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Clearstream: Dominique de Villepin nie farouchement la dénonciation calomnieuse

Oct 07, 2009

Dominique de Villepin a nié mercredi soir devant le général Philippe Rondot avoir "évoqué Nicolas Sarkozy comme titulaire d'un compte Clearstream" le 9 janvier 2004 lors de leur rencontre. "Je veux bien qu'on puisse m'accuser de beaucoup de choses, mais une dénonciation calomnieuse en matière politique a ceci de particulier que ça signifie un arrêt de mort politique", a plaidé l'ancien Premier ministre.

"Lors de cette réunion du 9 janvier", a poursuivi Dominique de Villepin devant le tribunal correctionnel de Paris, "j'écoute dans le cadre d'une réunion d'information et je pose quelques questions. Le général Rondot l'a dit clairement lundi. Ce n'était pas une réunion de comploteurs. Ce n'est pas l'idée que je me fais de la République."

Le général Rondot s'est dit "ému par le discours de Dominique de Villepin".

Poursuivi pour "complicité de dénonciation calomnieuse", M. De Villepin est soupçonné d'avoir sciemment transmis des listings bancaires falsifiés au juge Renaud van Ruymbeke pour barrer à son rival Nicolas Sarkozy, qui y apparaît sous ses patronymes Nagy et Bocsa, la route à l'Elysée. Ces listings attribuent à de nombreuses personnalités des comptes occultes à l'étranger.

La confrontation entre le général Rondot et les prévenus Dominique de Villepin, Jean-Louis Gergorin et Imad Lahoud n'a pas permis d'éclairer les zones d'ombre. A l'évidence, les points de désaccord entre les prévenus sont encore nombreux.

"Ma garde à vue le 25 mars 2004 a changé beaucoup de choses", a affirmé Imad Lahoud à la barre. "A partir de celle-ci, j'étais beaucoup plus à la merci de Jean-Louis Gergorin car il m'avait dit m'avoir aidé à sortir".

Ce que le général Rondot confirme: "Un commissaire m'a appelé pour me dire qu'il avait 'la source' en garde à vue. J'ai donc ensuite appelé Jean-Louis Gergorin". "Dominique de Villepin m'a ensuite téléphoné et j'ai compris que l'objet de son appel était de faire libérer la source", a dit le retraité de la DGSE.

L'ancien Premier ministre a vite affirmé ne "pas avoir tenu ces propos". "Il faut se rappeler du contexte", précise-t-il. "Je me rends au conseil (des ministres) après les attentats de Madrid et je suis très inquiet sur le terrorisme islamiste. Je suis informé par le général Rondot des ennuis de Gergorin. Sa source serait en garde à vue".

"Tout aurait pu s'arrêter le 25 mars", a soupiré Dominique de Villepin. "Cette source est prise en flagrant délit de faux". Et de conclure: "Je n'ai pas demandé la libération d'Imad Lahoud", qui avait affirmé à une époque qu'il disposait de moyens d'entrer en contact avec Oussama ben Laden.

Jean-Louis Gergorin semble également sûr de lui. "Le général Rondot m'a joint alors que j'étais en Angleterre et j'appelle Dominique de Villepin pour le prévenir que notre source est en garde à vue". L'ancien Premier ministre affirme alors ne jamais avoir "été joint directement ou indirectement par M. Gergorin".

En début d'après-midi, Jean-Pierre Raffarin avait affirmé "n'avoir été informé de cette affaire qu'en juillet 2004, quelques jours avant la parution des listings dans 'Le Point'", bien qu'il ait été Premier ministre à cette époque. "C'est au printemps 2006 que j'ai appris d'autres informations", a-t-il déclaré à la barre, où il était cité comme témoin.

Le procès reprend lundi à 9h30. Il se poursuit jusqu'au 23 octobre. - AP