Le Premier ministre ivoirien Guillaume Soro appelle au calme pour "une sortie de crise en douceur" face au regain de tension dans le débat politique en Côte d'Ivoire relative à la confection de la liste électorale et à la tenue de l'élection présidentielle annoncée pour "fin avril-début mai".
"Le Premier ministre entend privilégier le dialogue et la quête permanente du consensus et en appelle à l'esprit de responsabilité, à la sagesse, au calme et à la sérénité de tous pour une sortie de crise en douceur", indique un communiqué de son porte-parole transmis mardi à l'agence Xinhua.
La presse se fait largement l'écho de la polémique qui enfle au sujet de la gestion de l'inscription sur la liste électorale et des conditions de tenue de l'élection.
Les partisans du président sortant Laurent Gbagbo réclament un audit de la liste électorale provisoire pour en extirper les étrangers et le désarmement des ex-combattants avant la tenue de l'élection présidentielle.
Le désarmement n'est pas "un préalable" à la tenue de l'élection, affirme de son côté l'ex-rébellion des Forces nouvelles qui juge crédible la liste électorale provisoire de 5,3 millions de votants.
Quant à l'opposition politique, elle qualifie les exigences du camp présidentiel de "manoeuvres dilatoires" pour retarder la tenue de l'élection et se maintenir au pouvoir.
Le communiqué invite les partis et les formations politiques "à renoncer à la polémique par presse interposée et à se donner la main" pour relever le défi de l'organisation d'une "élection apaisée".
Pour "préserver l'esprit de cohésion", M. Soro invite les partis politiques à "le saisir, par écrit, de toutes les préoccupations, exigences ou revendications" liées au bon déroulement du processus de paix.
"Le Premier ministre reste disposé à engager les pourparlers aux fins de dissiper les désaccords, pour peu qu'il en soit formellement saisi", assure son porte-parole Méité Sindou.
Après plusieurs reports depuis 2005, aucune date précise n'a été fixée pour l'élection présidentielle censée mettre fin à la crise militaro-politique ouverte en septembre 2002 et prévue "fin avril-début mai". – Xinhua