Le président du Nigéria Muhammadu Buhari a répondu vendredi aux critiques de son épouse sur son gouvernement en estimant que sa place était «à la cuisine».
«Sa place est à la cuisine, dans le salon et l'autre chambre», a-t-il lancé à Berlin au côté de la chancelière Angela Merkel en réponse à une question sur une interview de son épouse Aisha Buhari à la BBC et dans laquelle elle menace de ne pas soutenir sa réélection en 2019.
«J'espère que ma femme se souvient que j'ai été (candidat) trois fois (à la présidence), et c'est à la quatrième que j'ai réussi (...) je revendique des connaissances supérieures aux siennes et à celles du reste de l'opposition, car j'ai gagné» a-t-il dit.
Dans un entretien à la BBC, Mme Buhari a laissé entendre que de hauts responsables nommés par son mari «n'avaient pas de mission, de vision» de ce qu'il faut faire pour le Nigeria.
Elle affirme aussi qu'il n'en connait pas «45 à 50 % d'entre eux», sous-entendant que le président était sous l'influence d'un petit groupe de personnes n'agissant pas dans l'intérêt du pays.
«Si ça continue comme ça, je ne ferai pas partie d'un mouvement» pour sa réélection, a-t-elle dit à la BBC.
Muhammadu Buhari, un ancien putschiste, a été élu en mars 2015 à la tête du Nigeria après une campagne électorale axée sur la lutte contre la corruption endémique dans ce pays riche en hydrocarbures.
Le président a depuis été critiqué pour sa politique économique, le pays ayant plongé dans la récession fin août après deux trimestres consécutifs de croissance négative marqués par des attaques sur ses installations pétrolières, la chute des cours de l'or noir, une inflation galopante et des taux d'investissements étrangers historiquement bas. – AfricaLog avec agence