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Des chefs d'Etat étrangers "boycottent" les obsèques de Nino Vieira

Mar 09, 2009

Le président sénégalais, Abdoulaye Wade, était, jusqu'à ce lundi, la seule présence confirmée d'un chef d'Etat étranger aux obsèques du feu président Joao Bernardo "Nino" Vieira de la Guinée-Bissau, prévues pour mardi matin, a appris la PANA à Bissau auprès de la Commission nationale organisatrice de la cérémonie. Le président Wade est attendu à Bissau, mardi matin, à moins d'heure de la cérémonie funéraire, dans un vol qui, selon la famille du défunt, doit aussi transporter vers la capitale bissau-guinéenne des enfants de Nino Vieira en provenance de l'Europe où réside la majorité de ses enfants.

On ne connaît pas les raisons de cette "absence" de chefs d'Etat étrangers à la cérémonie, mais une source diplomatique contactée par la PANA a déclaré croire que ce "boycott" serait apparemment associé aux questions de sécurité due à l'instabilité que connaît le pays et qui est mise en évidence par la facilité et l'impunité avec lesquelles on a éliminé le président Nino Vieira.

La même source a aussi admis la possibilité que certains parmi les leaders africains veulent, par cette attitude, exprimer leur contestation ou leur indignation par la manière barbare et répugnante avec laquelle le président Nino Vieira a été assassiné dans sa résidence où, selon encore la famille du défunt, son corps a été trouvé découpé à la machette, avec des intestins exposés à l'air libre et la tête boursouflée par des coups de crosse.

Une équipe de cinq médecins légistes contractée par la famille à partir de Dakar, le Sénégal voisin, pour s'occuper de la dépouille qui repose actuellement à la morgue de l'hôpital national Simao Mendes s'est vue refuser l'entrée à Bissau où les autorités aéroportuaires ont avancé l'absence d'"autorisation supérieure", et elle a été obligée de rebrousser chemin, selon la même source.

Parmi les délégations étrangères dont la présence à Bissau est confirmée pour ce lundi, pour les obsèques de Nino Vieira se trouvent celles de l'Angola, de l'Algérie, de la Gambie, de Sao Tomé et Principe, de l'Inde, de l'Italie et du Japon qui se joindront à celles déjà présentes sur le terrain depuis le week- end.

La délégation angolaise est conduite par le premier vive-président de l'Assemblée nationale (Parlement), Joao Lourenço, en représentation du président José Eduardo dos Santos, actuellement en tournée européenne à travers l'Allemagne et le Portugal.

Quant à l'Algérie, l'Inde, le Japon et l'Italie, ils se feront représenter par leurs ambassadeurs accrédités en Guinée-Bissau mais résidant à Dakar, Sénégal, de même que d'autres pays tels que le Canada, le royaume-Uni et le Cap-Vert, bien que pour ce dernier pays, il soit "probable mais non confirmée", la venue du Premier ministre José Maria Neves.

L'Afrique du Sud, les Pays-Bas, l'Allemagne et le Venezuela aussi, seront représentés par leurs ambassadeurs, tandis que la Guinée-Conakry a dépêché vers la capitale bissau-guinéenne son Premier ministre Kabiné Komara, et la Gambie une délégation ministérielle conduite par le ministre de l'Administration territoriale, Ismaila Sambou.

Seront également présents, les représentants de plusieurs organisations internationales, notamment l'Union africaine (UA), la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO), l'Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA), la Banque centrale des Etats de l'Afrique de l'Ouest (BCEAO) et la Communauté des Etats sahélo-sahariens (CEN-SAD), entre autres.

La cérémonie des obsèques de Nino Vieira, cruellement abattu le 2 mars dernier par des militaires encore non identifiés, a été précédée dimanche de celle du lieutenant-général Tagmé Na Waié, chef de l'état-major général des Forces armées de la Guinée-Bissau assassiné, aussi mystérieusement, la veille de la mort du premier.

L'enquête qui déterminera les responsabilités pour ce double assassinat est à la charge d'une commission créée par le gouvernement et composée des éléments du Ministère Public, de la Police judiciaire et du Tribunal Militaire. Une autre commission a été aussi créée par les militaires pour élucider spécialement la mort de Tagmé Na Wai. - APA