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Donné pour mort, le chef de Boko Haram réapparaît

Oct 02, 2014
Donné pour mort, le chef de Boko Haram réapparaît

Le chef de Boko Haram, Abubakar Shekau, est réapparu dans une nouvelle vidéo vantant, sanglantes scènes à l'appui, l'application de la charia dans son "califat islamique" du nord-est du Nigeria. L'armée nigériane le donnait jusqu'ici pour mort.

"Me voilà, en vie. Je ne mourrai que le jour où Allah m'ôtera le souffle", déclare le chef du groupe islamiste dans cette vidéo. "Ni Barack Obama, ni François Hollande, ni Benjamin Netanyahu, ni Ban Ki-moon, ni la reine Elizabeth ne me tueront", déclame un Abubakar Shekau souriant et fanfaronnant, avec à la main son habituel et démesuré bâton de bois lui servant à se nettoyer les dents, un traditionnel attribut des jihadistes.

L'armée nigériane avait affirmé la semaine dernière que Shekau était mort et que l'homme qui se faisait désormais passer pour lui dans les vidéos de Boko Haram avait aussi été tué lors d'affrontements avec des soldats dans le nord-est du pays. Mais les Etats-Unis, comme de nombreux experts, avaient mis en doute les dires de l'armée.

Des responsables des forces de l'ordre locales ont déjà annoncé deux fois la mort du chef de Boko Haram, en 2009 et 2013. Mais à chaque fois, Shekau, qualifié par les Etats-Unis de "terroriste à l'échelle mondiale", était réapparu rapidement en vidéo. L'homme qui parle dans cette dernière vidéo a la même apparence physique que dans les vidéos précédentes.

La bande, qui dure 36 minutes, montre Shekau en treillis, chaussé de bottes en caoutchouc, debout à l'arrière d'un pick-up, qui rafale successivement vers le ciel avec une mitrailleuse anti-aérienne, une mitrailleuse 12.7 PKM puis une Kalachnikov. Il parle ensuite pendant 16 minutes, alternant l'arabe, l'haoussa (la langue la plus parlée dans le nord du Nigeria) et l'anglais, avec sa gestuelle emphatique.

La rébellion Boko Haram qui a éclaté en 2009, et sa répression féroce par les forces de l'ordre nigérianes, ont fait plus de 10000 morts et 700000 déplacés. Ces derniers mois, les insurgés se sont emparés de pans entiers de territoires dans le nord-est du Nigeria, et de plusieurs localités frontalières de l'extrême-nord du Cameroun, semant la terreur parmi les autochtones. – AfricaLog avec agence