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Etats-Unis: Le racisme pour torpiller la réforme du système de santé

Aug 19, 2009

Députés de couleur et syndicats sont sous la menace des fanatiques de la libre entreprise, surtout quand ils planchent sur l’instauration d’une vraie couverture médicale.

La bête raciste est encore féconde. Le député démocrate de Géorgie David Scott a été, ces derniers temps, la cible d’incendiaires. Il a montré sur les écrans de CNN une lettre reçue récemment à son bureau au nom de « nigga David Scott », le nègre David Scott. Un message parmi d’autres où l’on voit le président Obama caricaturé en Soviétique. Une croix gammée a été peinte sur la porte de son bureau.

David Scott mène campagne pour la réforme de la couverture médicale qui a soulevé la boue de la haine qui reste collée à la société américaine, remuée par l’extrême droite et les plus conservateurs des républicains. Ceux-là n’ont pas hésité à lancer leurs groupes de fanatiques manifester contre les élus fédéraux qui organisent des assemblées pour expliquer l’objet de la réforme et répondre aux mensonges répandus sur l’euthanasie des personnes âgées menacées de perdre toute aide, la « socialisation » de la santé ou bien encore la mise en danger des enfants. Au cours d’une réunion débat, un portrait d’Obama a été brandi, dessiné cette fois en Hitler.

Sarah Palin, l’ex-colistière de John McCain à la présidentielle, est allée jusqu’à évoquer à la télévision, un bébé dans les bras, la commission de la mort (death pannel) qui dirige cette réforme.

Lors d’une assemblée, un opposant, évacué par la police, était venu armé de son fusil. Il n’a pu être arrêté car il avait le permis de port d’arme accordé à chaque citoyen. Dans une autre assemblée, le portrait de Rosa Parks a été déchiré. Terrible symbole car celle-ci avait refusé de s’asseoir le 1er décembre 1955 dans les places réservées aux Noirs d’un bus de Montgomery, dans l’Alabama, déclenchant le mouvement qui mit fin à la ségrégation raciale en 1964. Les républicains se sont déchaînés pour faire de la réforme le Waterloo d’Obama, souhaité par le sénateur Jim De Mint (voir notre édition du 3 août) dans la tourmente de ces assemblées qui ouvrent la campagne électorale dite du « mid term » de l’année prochaine.

Les syndicats qui militent pour la réforme ne sont pas épargnés par les menaces et les insultes des intégristes qui s’attaquent aussi à la loi en suspens au Congrès sur le droit de se syndiquer. Celle-ci doit permettre à chaque salarié de pouvoir s’inscrire librement dans un syndicat sans subir la pression des patrons. L’Employee Free Choice Act complète une loi décidée par Roosevelt en 1934 pour contrer l’hémorragie de la grande dépression, loi sujette aux influences patronales, qui seraient cette fois écartées. Les chambres de commerce, dans chaque État, dirigent cette fois la campagne contre une loi qui ruinerait les petites et moyennes entreprises. Celle-ci écraserait les dirigeants qui n’auraient de « chance de survivre qu’en se montrant intransigeants sur la flexibilité, l’efficacité et la réduction de coûts », selon le pamphlet répandu par la chambre de commerce de l’Arkansas. Voilà qui éclaire les racines du conflit. – L’Humanité