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Fidel Castro, le père de la révolution cubaine est mort

Nov 26, 2016
Fidel Castro, le père de la révolution cubaine est mort

Le père de la révolution cubaine Fidel Castro est décédé vendredi soir à La Havane, a annoncé son frère et actuel président de l'île Raul Castro à la télévision cubaine. Il était âgé de 90 ans.

"Le commandant en chef de la révolution cubaine est décédé à 22h29 ce soir", a déclaré Raul Castro en lisant une déclaration sur l'antenne. Il a fait savoir que le corps de l'ancien dirigeant serait incinéré ce samedi, conformément à ses voeux.

Raul Castro a conclu sa brève allocution par un tonitruant: "Jusqu'à la victoire, toujours!" ("Hasta la victoria, siempre"), l'antienne bien connue du Comandante.

Les hommages des pays alliés et amis de Cuba se sont multipliés samedi, de New Delhi à Moscou, en passant par Caracas ou Johannesburg.

Proche du régime cubain depuis le rapprochement opéré par son ancien dirigeant Hugo Chavez, le Venezuela a salué la mémoire de Fidel Castro et invité "les révolutionnaires du monde entier à suivre son héritage", par la voix de son président Nicolas Maduro.

A La Havane, les rues sont restées calmes en raison de l'heure tardive. Plusieurs habitants ont toutefois exprimé un chagrin qui contrastait avec les scènes de liesse observées à Miami, capitale officieuse de la diaspora anticastriste.

Les funérailles du père de la Révolution auront lieu le 4 décembre à Santiago de Cuba, ont annoncé les autorités de l'île, qui ont décrété un deuil de neuf jours.

Le "Lider Maximo" a tenu son île d'une main de fer depuis la révolution de 1959 et défié la superpuissance américaine pendant plus d'un demi-siècle. Il avait cédé le pouvoir à son frère Raul à partir de 2006 après une hémorragie intestinale.

Diabolisé par les Etats-Unis et leurs alliés, Fidel Castro n'en a pas moins suscité l'admiration de millions de militants et dirigeants de gauche, en Afrique et en Amérique latine, notamment, où plusieurs dirigeants se revendiquent de son héritage.

Malgré les efforts déployés par les Etats-Unis, la CIA et les anticastristes, c'est la maladie qui a fini par vaincre "El Comandante".

Il avait abandonné en avril 2011 ses dernières responsabilités officielles en cédant son poste de premier secrétaire du Parti communiste de Cuba (PCC) à Raul, numéro deux du parti depuis sa fondation en 1965.

Si Raul a toujours glorifié son frère et son oeuvre, il a parallèlement oeuvré pour ouvrir l'île communiste par une politique de petits pas, introduisant des réformes économiques et surtout, en rétablissant les relations diplomatiques avec Washington en 2014.

L'ex-président avait totalement disparu des écrans cubains entre février 2014 et avril 2015. Ce qui avait alimenté de nombreuses rumeurs sur son état de santé. Mais depuis un an et demi, il avait recommencé à publier des "réflexions" et s'était remis à recevoir chez lui personnalités et dignitaires étrangers.

En avril, Fidel Castro avait déclaré en évoquant sa mort qu'il disait imminente: "Mon tour viendra bientôt. Notre tour viendra, mais les idées des communistes cubains resteront".

Son décès vient définitivement tourner la page de la guerre froide. Cette guerre qui a mené le monde au bord du conflit nucléaire lors de la crise des missiles d'octobre 1962.

Les Etats-Unis, qui avaient rompu leurs relations diplomatiques avec La Havane, ont alors demandé à la Suisse d'assumer le mandat de puissance protectrice pour eux. Berne a défendu les intérêts américains dans l'île des Caraïbes durant 54 ans.

La mort de Fidel Castro, qui aurait autrefois provoqué d'intenses interrogations sur l'avenir de l'île, ne devrait pas susciter la moindre difficulté dans l'immédiat, tant l'assise de son frère Raul semble solide.

Âgé de 85 ans, ce dernier a promis de se retirer au terme de son mandat, en 2018, et le Parti communiste cubain a promu au Politburo une nouvelle génération de dirigeants, dont Miguel Diaz-Canel, premier vice-président en poste et héritier présumé.

"Je ne pense pas que la mort de Fidel soit un véritable test. Le vrai test sera la transmission du témoin à la génération suivante et ce qui se passera quand Raul se retirera", estimait Phil Peters, du Lexington Institute, en Virginie, avant la mort de Fidel Castro. - AfricaLog avec agence