Fièvre Ebola: De nouveaux foyers de la maladie signalés
Au sortir de l’audience que le Président Alpha Condé avait accordée le 7 avril 2014 à l’équipe du CDC (Center for disease control) un centre médical américain pour la lutte contre les maladies virales basé à Atlanta, le Chef de mission avait déclaré: «On a parlé avec le Président de la République de la situation de la fièvre hémorragique Ebola et les moyens qui sont mis en place pour lutter contre la maladie et faire passer le message à la population que Ebola ne circule pas dans les rues. Seulement les gens qui sont malades peuvent transmettre la maladie et les gens en bonne santé ne peuvent pas transmettre la maladie. Donc il ne faut pas avoir peur ».
Toutefois, Pierre Rollin dont la structure a une longue expérience dans la recherche pour la riposte contre la fièvre Ebola, avait précisé sous forme d’insistance: «Une partie de la population mange la viande de brousse, des sauve-souris. On sait que les sauves-souris sont le réservoir du virus. Donc il faut éviter d’avoir des contacts avec le réservoir. Nous sommes du CDC à Atlanta et on est venus à la demande du Ministère de la Santé et de l’Ambassade des Etats-Unis pour apporter notre expérience dans la lutte contre cette maladie et on est intervenus pour d’autres pays africains».
Malheureusement, le conseil n’a pas semblé bien perçu. Car, depuis une semaine, la fièvre hémorragique Ebola dont l’épicentre était en région forestière, se fait signaler dans trois (3) préfecture des Régions administratives de Boké et Kindia, avec des cas de décès: Boffa, Dubréka et Télimélé. Et dans la même soirée que les cas macabres ont été rapportés, des images de viande de brousse, interdite de consommation pendant cette période étaient diffusées à la télévision. De la viande saisie dans un des marchés de Conakry.
On a vite donc fait de crier à la maitrise de la chaîne de contamination et de faire imposer la soi-disant "nomenclature" dans la lecture des cas d’impact de cette maladie.
La réaction du médecin-chef de l’hôpital de Boffa où vient d’être aménagé un centre d’isolement, est bien à propos: «Dans un contexte global d’épidémie de la fière Ebola en Guinée aujourd’hui, on ne doit pas s’attendre à la définition classique de cas de fièvre hémorragique d’Ebola. On doit aller le plus vite possible dès les signes percutants au traitement».
Heureusement qu’une délégation de l’OMS-Guinée a été reçue la semaine dernière par le Chef de l’Etat afin de lui faire part de «la situation épidémiologique de cette maladie» qui persiste en dépit des efforts aussi bien du gouvernement, que de ses partenaires ainsi que pour «un plaidoyer» au regard des nouveaux foyers de la maladie. Le Représentant de l’OMS en Guinée confiera que «nous sommes venus rendre compte au Président de la République de l’évolution de l’épidémie d’Ebola».
Dr René Zitsamele-Coddy d’ajouter: «Nous sommes venus expliquer au Président de la République le motif de la survenue de ces nouveaux foyers, dû essentiellement au cas de résistance qu’on a observée dans certaines familles. Nous sommes venus donc vers le Chef de l’Etat pour faire le plaidoyer pour qu’il nous aide à voir comment vaincre la résistance dans ces foyers pour que nous puissions rompre, une fois pour toute, la transmission de cette maladie». Autrement dit, inviter la population à accepter d’observer les règles préventives nécessaires pour stopper la progression de cette maladie. Ce qui permettrait ainsi de conforter les acquis enregistrés sur le terrain depuis la survenue de la maladie en Guinée.
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