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Gabon: expectative à quelques heures des résultats de la présidentielle

Sep 02, 2009

Les Gabonais étaient dans l'expective à l'approche de la publication, attendue pour mercredi soir, des résultats de l'élection présidentielle, alors que la détermination des camps de trois candidats revendiquant la victoire fait craindre des troubles.

"Une tension palpable" dans l'attente des résultats officiels: c'est le titre à la Une du quotidien national L'Union, qui soulignait mercredi la faiblesse des activités à Libreville depuis le jour du scrutin, dimanche.

"La ville est +sèche+. Y a plus les clients, y sont tous partis au village!", a affirmé un chauffeur de taxi béninois dans la nuit de mardi à mercredi, à l'issue d'une journée de travail peu fructueuse. "Je +gare+ à midi et je ne sors plus. On ne sait pas ce qui va se passer" ajoute-t-il.

"Peur" et incertitude étaient les sentiments les plus exprimés dans le pays où les appels à l'apaisement se sont multipliés et dont les autorités se sont portés garantes de la sécurité. Lundi des forces de l'ordre ont été mises en place aux carrefours stratégiques de Libreville.

Ces appels et assurances semblaient cependant avoir peu convaincu, en l'absence de résultats officiels qui pourraient être annoncés plus tard que prévu.

L'assemblée plénière de la Commission électorale nationale autonome et permanente (Cénap), instance de décision de la Cénap en période électorale, devait initialement se réunir à partir de 10H00 (09H00 GMT) en vue d'une publication des chiffres du scrutin "entre 18H00 et minuit (17H00 et 23H00 GMT).

Le début de la réunion a été décalé à 15H00 (14H00 GMT), pour une raison non expliquée, ce qui pourrait retarder l'annonce des résultats.

Dans la nuit de mardi à mercredi, plusieurs centaines de personnes s'étaient rassemblées au gouvernorat de la province de l'Estuaire où se trouve Libreville et qui représente environ 40% du corps électoral. Les résultats ont été communiqués dans une ambiance tendue, selon des militaires et des témoins.

Un journaliste de l'AFP y a vu une soixantaine de personnes à son passage, vers 01H00 mercredi (00H00 GMT). "On est là pour surveiller, pour pas qu'ils trichent. On veut vérifier les chiffres", a expliqué un homme qui s'est identifié comme Bonjean, venu de la cité portuaire d'Owendo.

Vers 02H00 (01H0 GMT), le gouverneur, M. Nze Thomas Debouillon, a annoncé les résultats - que l'AFP préfère ne pas diffuser avant les chiffres complets officiels. Il a assuré ne pas avoir "tripatouillé" les données. Ces chiffres n'ont pas été contestées par les représentants des candidats André Mba Obame et Pierre Mamboundou.

Mba Obame, ex-ministre de l'Intérieur (indépendant), et Mamboundou, opposant historique, étaient deux des trois favoris au scrutin, avec Ali Bongo, ex-ministre de la Défense et fils du président Omar Bongo Ondimba décédé en juin après avoir dirigé le pays 41 ans.

Ces trois candidats -sur 17 restés en lice- ont tous clamé victoire sans attendre les résultats officiels et, depuis dimanche soir, se livrent à une bataille de chiffres par tous les moyens de communication possibles.

Le camp de Mba Obame a ainsi assuré dans un SMS avoir gagné avec "50,1%" des voix. Celui de Mamboundou a déclaré à la presse être en tête avec "39,15%" des voix.

Bongo fils a affirmé "largement gagnant".

"Il n'y en a aucun qui dit la vérité", avait indiqué mardi à l'AFP un conseiller présidentiel.

Dans le même temps, les entourages d'André Mba Obame et Pierre Mamboundou prenaient les dispositions pour "protéger" leurs procès-verbaux des quelque 3.000 bureaux de vote ouverts dans le pays et à l'étranger.

Des observateurs de l'Union africaine et d'une ONG panafricaine ont jugé mardi le scrutin conforme à la loi, en dépit d"'irrégularités" et "faiblesses". - AFP