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Gabon: tension pour la première présidentielle de l'après-Bongo

Aug 29, 2009

Les Gabonais choisissent dimanche le successeur du président Omar Bongo, décédé en juin, lors d'un scrutin à tour unique serré et tendu, pour lequel l'un des favoris est Ali Bongo, fils aîné du défunt resté 41 ans au pouvoir.

A l'occasion du scrutin, les frontières terrestres et maritimes du Gabon ont été fermées de vendredi à 18H00 locales (17H00 GMT) et le demeureront jusqu'à jeudi à 24H00 (23H00 GMT), selon un arrêté du ministre de l'Intérieur.

Ali Bongo, 50 ans, investi par le Parti démocratique gabonais (PDG, au pouvoir), a pu profiter de la machine électorale qui contrôle l'administration. Officiellement, le PDG a remporté haut la main toutes les élections nationales depuis l'avènement du multipartisme en 1990.

Face à lui, il y avait 22 candidats jusqu'à l'annonce, vendredi, du désistement de cinq d'entre eux en faveur de l'ancien et puissant ministre de l'Intérieur (2005-2009), André Mba Obame, surnommé "AMO" d'après ses initiales.

Cette élection est la première considérée comme ouverte au Gabon, après quatre décennies de pouvoir d'Omar Bongo. Mais l'opposition n'aura pas réussi à s'entendre sur un candidat commun.

Vendredi, l'équipe de Mba Obame a annoncé le désistement en sa faveur de onze candidats, dont l'ex-Premier ministre Casimir Oyé Mba. Ce dernier a démenti, comme d'autres de moindre envergure qui ont parlé de manipulation.

A final, cinq candidats lui ont confirmé leur ralliement, dont l'ex-Premier ministre Jean Eyéghé Ndong et l'ex-opposant rallié au régime Paul Mba Abessole.

Ces désistements ont créé une confusion sur la disponibilité des bulletins des présidentiables dans les 3.000 bureaux de vote prévus dans le pays et à l'étranger.

Les bulletins des 23 candidats de départ y seront, a déclaré vendredi la ministre de la Communication, Laure Olga Gondjout, ce qu'a démenti samedi la commission électorale: les candidats s'étant désistés "nous ont écrit pour qu'on retire leurs bulletins de vote", ce qui sera fait

Sans renier la figure de Bongo, tous les candidats - y compris ceux restés longtemps dans les arcanes du pouvoir - ont reconnu le peu d'efforts de développement réalisés sous son régime, réputé clientéliste et corrompu.

Les quatre "grands" présidentiables - les ex-ministres Mba Obame et Oyé Mba, l'opposant radical Pierre Mamboundou et Bongo fils - ont tous promis un partage plus équitable des ressources pétrolières, minières et forestières du pays.

Durant la campagne électorale, ouverte le 15 août et qui doit prendre fin samedi à 24H00 locales (23H00 GMT), Ali Bongo a été la cible de la plupart des candidats et du slogan "TSA: Tout sauf Ali". Beaucoup ont estimé qu'il ne pouvait pas gagner sans tricher.

Plusieurs présidentiables ont dénoncé la liste officielle des 813.164 électeurs pour une population jeune estimée à 1,5 million d'habitants.

Les bureaux de vote seront ouverts de 07H00 à 18H00 locales (06H00 à 17H00 GMT). Les premières estimations devraient tomber après "quelques heures", mais les résultats complets provisoires ne seraient communiqués que le lendemain ou le surlendemain du scrutin.

Des observateurs de l'Union africaine (UA), de l'Organisation internationale de la Francophonie (OIF) et de l'Organisation de la conférence islamique (OCI) sont présents.

Reporters sans frontières (RSF) a cependant dénoncé un "accès restreint des journalistes aux bureaux de vote, de sévères mises en garde, intimidations, refus d'accréditations pour certains médias étrangers".

"Le vainqueur sera de toute façon mal élu", souligne un conseiller de la présidence. Un autre redoute un "repli identitaire autour des ethnies". De nombreux observateurs et candidats s'attendent pour ces raisons à des troubles post-électoraux. - AFP