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Guinée : le CNT va bénéficier de l'expertise du Pr. Théodore Holo

Apr 03, 2010

En s'inspirant du discours de Barack Obama, le président américain lors de sa visite au Ghana on peut dire que la Guinée n’a pas besoin d’un homme fort mais des institutions fortes. Pour cette raison, il faudra suivre de près les activités du Conseil National de Transition, l’organe qui permettra à la Guinée d’avoir une nouvelle constitution pour bâtir sa démocratie.

Le Conseil National de la Transition, CNT, s'est réuni en session plénière jeudi jusqu'aux environs de 18h, heure locale a constaté AfricaLog à Conakry pour entre autres, adopter son règlement intérieur et présenter à ses membres, le Professeur Théodore Holo, ancien ministre des Affaires étrangères du Bénin et actuel Président de la Haute Cour de justice du même pays.

Selon Hadja Rabiatou Sérah Diallo, Présidente du CNT, Professeur Théodore Holo, est coopté par des partenaires Guinéens afin d'aider le CNT particulièrement à modifier la Constitution guinéenne. Celui-ci doit rentrer au Bénin Samedi, pour "affaire urgente à résoudre". Il retournera en Guinée "très prochainement".

Dans la salle de l'hémicycle du Palais du peuple, siège du CNT, le Prof Théodore Holo a dévoilé son rôle auprès du CNT. Il a expliqué au sortir de cette salle que: "J'apporte un éclairage aux membres du CNT chargés de modifier la constitution de la Guinée de se souvenir des finalités d'une constitution qui n'est pas de renforcer nécessairement le pouvoir des gouvernants. Mais, cette finalité est de garantir les libertés fondamentales et d'encadrer juridiquement l'exercice du pouvoir politique."

Ancien membre de la Commission de relecture de la constitution du Bénin dont il en avait été le rapporteur général, Professeur Holo indique qu'il ne lui revient pas d'identifier les problèmes des Guinéens et d'en proposer les solutions. Il l'explique: "Je ne peux pas dire quelles sont les préoccupations qu'il faut tenir compte dans le cas guinéen. Car chaque pays se donne sa Constitution en tenant compte des problèmes que son peuple a connus. Pour le Professeur Holo, si les Guinéens pensent que, pendant des années, les libertés fondamentales n'ont pas été respectées, il leur appartient, au regard des mécanismes qui existent ailleurs, de les prévoir dans la Constitution pour que ces libertés soient garanties.

S'il y a eu des dérives économiques, il faudrait davantage lutter contre l'impunité. Il existe, de par le monde, des mécanismes qui permettent d'atteindre ces objectifs, dit-il.
Mais, poursuit-il, il n'appartient pas à un expert de dire voilà les problèmes que vous avez, voilà comment vous devez réagir." Et d'insister sur sa mission: "Si les Guinéens identifient leurs problèmes, l'expert peut les aider à trouver des réponses juridiques à ces problèmes. Mais ce n'est pas à lui d'identifier ces problèmes, ce n'est pas le rôle de l'expert que je suis." Faisant un tour dans le passé, Professeur Holo a dit qu'en Afrique il y a souvent eu oubli du principe de garantir les libertés fondamentales. Et, dit-il, "On en a eu les conséquences. Puisque, dans les années 1990, on a oublié que la constitution doit servir également à protéger les libertés fondamentales, on s'est préoccupé de fortifier le pouvoir des gouvernants. Cela a été un échec du point de vue des objectifs qu'on avait assignés à ces gouvernants à savoir: réussir l'unité nationale et réaliser le développement économique."
 

Il rappelle qu'en 1990, "la plupart des pays africains était sous programme de l'ajustement structurel. Ce qui est la preuve que cette conception de la Constitution n'a pas permis de réaliser le développement, et les questions de l'unité nationale demeurent toujours." Il a conclut en ces termes: "Voilà pourquoi il est nécessaire, dans la réflexion sur la modification de la Constitution, de se souvenir des finalités de celle-ci: protéger les libertés fondamentales, encadrer l'exercice du pouvoir par les gouvernants, permettre l'alternance et lutter contre l'impunité des gouvernants." – AfricaLog