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Guinée: Le Groupe de contact appelle le chef de la junte à formaliser son engagement à ne pas se présenter à la présidentielle

Oct 13, 2009

Le Groupe international de contact sur la Guinée appelle le président du Conseil national pour la démocratie et le développement (CNDD, au pouvoir) à formaliser, avant le 17 octobre, « l’engagement pris, que ni lui-même, ni les autres membres du CNDD, ni le Premier ministre, ne se présenteront à l’élection présidentielle », indique le communiqué final publié à l’issue de la réunion du Groupe de contact.

Le 17 octobre est la date limite fixée par la réunion du Conseil de Paix et de Sécurité de l’Union africaine qui avait demandé, le 17 septembre dernier à Addis Abeba, aux membres de la junte guinéenne de ne pas se porter candidat à l’élection présidentielle de janvier 2010.

Réuni lundi à Abuja, au siège de la Commission de la CEDEAO, le Groupe de contact invite le Secrétaire général de l’ONU, en liaison avec la CEDEAO et l’Union Africaine et avec le soutien du Haut Commissariat aux Droits de l’Homme, à « faciliter la mise en place d’une Commission Internationale d’enquête pour faire toute la lumière sur les graves violations des droits de l’Homme, du 28 septembre 2009, notamment le massacre de civils non armés et le viol de femmes ».

L’enquête devra, selon la rencontre d’Abuja, « situer les responsabilités, déférer les auteurs desdits actes devant les juridictions guinéennes compétentes ou la Cour Pénale Internationale, afin de mettre fin à l’impunité », indique le Groupe incitant tous les partenaires à « préparer sans attendre les mécanismes appropriés de sanctions individuelles et ciblées en vue de les appliquer aux responsables identifiés ».

La CEDEAO est invitée à « constituer, avec l’aide de ses partenaires, une mission internationale d’observation et de protection, composée de personnels civil et militaire, qui devra protéger les membres de la Commission d’enquête et les témoins contre les actes d’intimidation et contribuer à l’instauration d’un climat de sécurité pour la population guinéenne ».

Le Groupe de contact international sur la Guinée, réuni en sa huitième session, invite également les autorités de fait en Guinée à « libérer toutes les personnes détenues arbitrairement, en particulier celles détenues en relation avec les événements du 28 septembre 2009.

Les autorités de Conakry sont également appelées à « rendre les corps de victimes à leurs familles, permettre à toutes les personnes admises dans les hôpitaux ou se trouvant ailleurs, particulièrement les femmes victimes de viols, de recevoir librement des soins médicaux à la charge de l’Etat ».

Il est également demandé au CNDD de « lever toutes les entraves à la liberté d’expression, de circulation et de manifestation et d’interdire le port des armes de guerre par tout militaire en dehors des casernes ou ne se trouvant pas en service commandé ».

Le Groupe international de contact exprime aussi sa « grave préoccupation face aux informations concernant le trafic et la circulation illicite des armes en Guinée et demande à la CEDEAO de mettre en oeuvre les dispositions pertinentes de la Convention sur les armes légères et de petit calibre et recommande à la Communauté internationale l’imposition d’un embargo total sur les armes à destination de la Guinée ».

Il rappelle à ce propos aux autorités guinéennes leur « obligation de protection des populations civiles nationales, y compris les responsables politiques, syndicaux et de la société civile », ajoutant que « cette obligation de protection s’étend aux ressortissants étrangers vivant sur le territoire guinéen y compris les membres du corps diplomatique et consulaire, qui sont leurs hôtes.

« Dans cette perspective, le Groupe apporte son soutien total pour une solution politique visant à mettre en place, si possible par le dialogue, sur base du retrait du CNDD, de nouvelles autorités de transition et à favoriser une transition apaisée de courte durée au terme de laquelle seront organisées des élections crédibles et transparentes. Ces nouvelles autorités de transition devront faire preuve de neutralité tout au long du processus électoral », indique encore le communiqué.

Le président du Burkina, Blaise Compaoré, est le médiateur désigné par la CEDEAO pour une solution de sortie de crise en Guinée Bissau. - APA