Le groupe international de contact sur la Guinée, inquiet de constater que le chef de la junte remet en cause sa promesse de ne pas se présenter à la présidentielle, va engager "des consultations en vue de prendre les décisions appropriées", selon un communiqué publié vendredi.
Le groupe de contact, réuni jusque tard dans la nuit de jeudi à vendredi à Conakry, dit avoir "été confronté à de nouvelles réalités en ce qui concerne le principe de la non candidature aux élections du président (autoproclamé, Moussa Dadis Camara, ndlr) et des membres du CNDD (Conseil national pour la démocratie et le développement, junte) ainsi que du Premier ministre". "Une telle remise en cause des engagements antérieurs du CNDD contrevient aux fondements du partenariat établi avec la communauté internationale en vue du retour à l'ordre constitutionnel" déplore le groupe qui estime "nécessaire de procéder à des consultations en vue de prendre les décisions appropriées". Le capitaine Moussa Dadis avait auparavant reçu en grande pompe les représentants de la communauté internationale, au Palais du peuple.Il y avait de nouveau convoqué les maires et chefs des communautés villageoises du pays pour qu'ils l'applaudissent. "Dadis peut et doit se présenter" à la présidentielle du 31 janvier a ainsi déclaré un porte-parole des élus locaux.Quant au chef de la junte, il a publiquement affirmé que les opposants guinéens "ne représentent absolument rien" et "ont perdu toute crédibilité". Sous le régime d'exception instauré par les militaires, les partis n'ont plus le droit de manifester ni d'organiser un meeting et les médias d'Etat ne donnent la parole qu'à ceux qui soutiennent la junte. Le groupe de contact - coprésidé par la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'ouest (Cédéao) et l'Union africaine (UA) - a déploré ces "entraves à la liberté d'expression des citoyens, des médias et des partis".Le capitaine Camara avait pris le pouvoir avec un groupe d'officiers le 23 décembre après le décès du président Lansana Conté qui dirigeait le pays depuis 1984. Il avait promis de ne pas se présenter aux élections mais affirme à présent que personne ne pourra le lui interdire. - AFP