Depuis le 17 mai 2010, date du lancement de la campagne électorale, les candidats, une vingtaine au total, sillonnent le pays pour tenter de convaincre les électeurs. Avec une multitude de prétendants, l'élection du 27 juin sera, sans doute, le scrutin le plus ouvert depuis l'indépendance du pays.
A Conakry comme dans les villes de l'intérieur, l'heure est à la campagne.
Les candidats déploient des trésors d'imagination pour convaincre leurs militants et ceux qui sont encore dans le camps des indécis.
Cortèges, danses folkloriques, bains de foules, tee-shirts, murs des maisons, panneaux publicitaires tout est bon pour ''vendre'' l'image des candidats.
Ces derniers ont, au total, 40 jours pour convaincre même si les différents état-majors politiques vivaient déjà au rythme d'une précampagne.
Le ministère de l'Administration était même sorti de sa réserve pour mettre en garde les politiciens contre cette campagne officieuse.
Plus de 120 partis politiques sont recensés dans le pays mais la caution de 500 millions de francs guinéens (100.000 dollars), revue ensuite à la baisse, a dû freiner l'enthousiasme de nombreux dirigeants de '' petits partis''.
Le Premier ministre, Jean Marie Doré n'est pas candidat comme le veut les accords de Ouga
Candidatures multiples
Jusque là une vingtaine de candidats se sont déclarés.
Le dirigeant de l'opposition Alpha Condé, les anciens Premiers ministres Sidya Touré, Celou Dalein Diallo, Lansana Kouyaté, François Fall, se sont déjà lancés dans la bataille en vue de la conquête de Sekoutoureyah, le palais présidentiel.
Mais il faudra compter avec d'autres candidats comme l'homme d'affaire Mamadou Sylla, Mamadou Diawara, Abe Sylla, Kassory Fofana et Aboubacar Somparé du PUP (Parti de l'unité et du progrès) qui n'entendent pas jouer le rôle de simples figurants.
Il y a aussi des candidats jugés proches du capitaine Moussa Dadis Camara.
Il s'agit notamment des anciens ministres Papa Koly Kouroumah et Boubacar Barry.
L'enjeu de l'élection est important puis qu'elle permettra non seulement de construire un Etat de droit mais aussi redonner espoir et confiance au peuple de Guinée qui traverse depuis l'indépendance, en 1958, des périodes difficiles.
Le massacre du 28 septembre, à Conakry, lors d'une manifestation organisée par les Forces vives pour protester contre la candidature de Moussa Dadis Camara à l'élection présidentielle de 2010, est encore vivace dans les mémoires.
Le général Sékouba Konaté veut être au dessus de la melée
Mises en garde
A quelques semaines de ce scrutin jugé historique, le groupe international de contact sur la Guinée (GIC-G) a appelé les responsables politiques et militants guinéens à éviter toute dérive ethnique et raciale.
Mais son vice-président, le diplomate sénégalais Ibrahima Fall se dit optimiste.
Dans un entretien accordé à la rédaction de BBC AFRIQUE, il a estimé que toutes les conditions étaient réunies pour l'organisation d'une élection libre et transparente.
Pour montrer sa bonne volonté aussi, le général Sékouba Konaté a lui-même tenu à mettre en garde tout ceux qui seraient tentés de saboter le processus électoral.
'' Personne n'a le pouvoir ni le droit, surtout dans mon entourage immédiat et parmi mes proches collaborateurs, de prolonger la transition ou de retarder les élections pour quelque prétexte que ce soit », avait déclaré le général Sékouba Konaté alors qu'il recevait de la mission conjointe internationale CEDEAO-UA-ONU, le rapport général sur la restructuration des forces de défense et de sécurité.
Sékouba Konaté a ajouté que lui et son équipe quitteraient le pouvoir après le 27 juin.
« Nous partirons tous après le 27 juin qui, dans le temps et l'histoire, marque la fin de notre mission, de notre mandat », a-t-il déclaré.
Le successeur du capitaine Moussa Dadis Camara à la tête de l'Etat, a visiblement décidé de se placer au dessus de la melée respectant ainsi à la lettre les accords de Ouagadougou du 15 janvier 2010.
Sans doute au bonheur de tous les Guinéens et de la communauté internationale qui suivra ce scrutin de très près. – BBC Afrique