Au moins 7 officiers de l’armée guinéenne et de la police nationale poursuivis depuis un an pour trafic présumé de drogue et détenus depuis lors à la prison civile de Conakry ont bénéficié dune mise en liberté provisoire, a-t-on appris jeudi auprès de leur avocat.
Selon Me Salifou Béavogui, membre du collectif des avocats des présumés narcotrafiquants, 7 d’entre eux ont été libérés mercredi.
Il s'agit notamment du général Diarra Camara, ancien chef d’état-major général des armées, du colonel Souleymane Diallo, des commissaires Mohamed Victor Traoré, ex-directeur de l’Office de répression des délits économiques et financiers (Ordef), Bakary Thermite Mara, ex-directeur de la police routière et de Mbemba Bangoura, ancien gouverneur de région.
"Ils ont tous bénéficié dune mise en liberté provisoire parce que la justice a estimé que leur place n’est pas dans le cachot", a expliqué à l’AFP Me Béavogui.
Ils avaient été arrêtés en février et mars 2009 par les services du colonel Moussa Tiègboro Camara chargé de la lutte anti-drogue et du grand banditisme et détenus dans un premier temps au camp Alpha Yaya Diallo (siège de la junte) avant d’être déférés à la prison civile de Conakry.
Ces dernières années, la Guinée est devenue un pays de transit de la cocaïne en provenance d’Amérique du Sud vers le marché européen. La nuit, de petits avions effectuaient des rotations sur les aéroports des villes de Faranah (sud-est) et Boké (nord) venant notamment de Guinée-Bissau.
Mais à l'arrivée du pouvoir du Conseil national pour la démocratie et le développement (junte), le 23 décembre 2008 lors d'un coup d'Etat militaire au lendemain du décès de l’ancien président, le général Lansana Conté, les putschistes ont fait de la lutte contre la drogue une de leurs priorités.
Des présumés narcotrafiquants dont le fils aîné de l’ancien président Conté, Ousmane Conté, ont été arrêtés puis interrogés devant les caméras de la télévision guinéenne. - AFP