Le président de la Commission de l'Union africaine (UA), Jean Ping, a déclaré lundi que les défis sur le continent africain était réels, nombreux et complexes, appelant à l'unité de l'Afrique pour y faire face.
Il s'est exprimé ainsi dans son discours adressé à l'ouverture officielle du 12e Sommet des chefs d'Etat et de gouvernement de l'UA à Addis-Abéba, qui a pour thème le "développement des infrastructures en Afrique". Selon M. Ping, la situation internationale est marquée par récession généralisée venant culminer une conjonction exceptionnelle de crises environnementale, énergétique, alimentaire, économique et financière, ce qui pourrait affecter de façon profonde tous les efforts des Etats africains pour éradiquer la pauvreté et pour atteindre les Objectifs du millénaire pour le dé veloppement. "Nos Etats sont maintenant en butte aux difficultés résultant des crises, ils s'apprêtent à subir de plein fouet les conséquences in évitables de la récession économique mondiale qui s'installe", a-t-il dit. En matière de développement, le choix du thème de ce sommet, " développement des infrastructures en Afrique", n'est pas anodin, a indiqué le président de la commission. Ce thème choisi "donne le signal attendu de l'accélération du processus d'intégration physique du continent à travers des projets concrets à vocation régionale, interrégionale et continentale", a dit M. Ping. Il a salué la mise en route du projet d'études de préfaisabilité du Corridor Dakar-Ndjamena-Djibouti, affirmant que cela marque le début d'un processus que nous espérons élargir à tout le continent afin de contribuer à la libre circulation des personnes, des biens et des capitaux, et à la création des marchés plus vastes et mieux intégrés. A cet effet, la Banque africaine de développement (BAD) a octroyé un don de 582.000 dollars, qui a été inscrit au Programme de budget 2009, a révélé M. Ping. Sur le plan de la gestion de la crise financière planétaire, M. Ping a souligné la nécessité d'une plus forte implication de l'Afrique dans l'élaboration des règles de gouvernance économique mondiale. En novembre dernier, la commission a co-organisé à Tunis la réunion des ministres africains des Finances et des gouverneurs des banques centrales, pour édifier les bases de notre réponse commune à la crise financière mondiale, et faire entendre la voix de l'Afrique aux réunions du G20 sur la réforme du système financier du monde, a-t-il rappelé. La commission participera en avril prochain aux travaux du 2e sommet du G20, dont l'enjeu déclaré est de décider d'un nouveau système mondial de régulation, a-t-il fait savoir. "Les défis auxquels l'Afrique est confrontée sont réels, nombreux et complexes", a jugé M. Ping. Pour relever ces défis, "nous devons faire preuve d'une détermination et d'une imagination encore plus grandes dans la recherche des solutions et des meilleures fa?ons de les appliquer", a-t-il fait remarquer. L'accélération de l'intégration du NEPAD (Nouveau partenariat pour le développement de l'Afrique) aux structures de la commission participe de l'objectif de promouvoir et assurer une meilleure gestion des politiques de développement en Afrique, a-t- il noté. M. Ping a appelé les pays africains à se constituer en un front commun pour apporter des réponses fortes, de manière à forger un poids politique réel. "L'Afrique peut avoir les moyens de ses ambitions dès lorsqu'elle est unie et en a la volonté", a-t-il conclu. - Xinhua