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La capitale centrafricaine sous extrême tension

May 29, 2014
La capitale centrafricaine sous extrême tension

La capitale centrafricaine est restée sous extrême tension jeudi, avec des barricades érigées en ville et des échauffourées entre jeunes et soldats africains, au lendemain de l'attaque inédite d'une église ayant fait une quinzaine de morts.

«Plusieurs civils» ont été blessés dans l'après-midi dans le centre de Bangui au cours d'échauffourées avec des soldats de la force africaine Misca, a indiqué le colonel Bengone Otsaga, chef de la police de la mission.

Un peu plus tôt, des soldats africains avaient effectué des tirs de sommation pour disperser des jeunes qui tenaient des barricades, en vain.

Dans le même quartier, un jeune homme a été blessé par balle dans des circonstances non élucidées.

Dans le quartier de Lakouanga, dans le centre-ville épargné jusque-là par les violences, la mosquée a été saccagée par des civils en colère.

De nombreuses barricades, dont s'échappait parfois une colonne de fumée noirâtre visible au loin, avaient été érigées dans la journée dans toute la ville. Bangui s'en trouvait paralysée, taxis et bus ne circulant plus.

En fin de journée, les militaires français de la force Sangaris et les soldats de la Misca avaient pu retirer beaucoup de ces barricades, permettant au convoi de la présidente centrafricaine, Catherine Samba Panza, de retour de Brazzaville, de circuler sans encombres entre l'aéroport et ses bureaux.

Mais une poignée de barricades, trop volumineuses, n'avaient pu être démontées, notamment aux abords du quartier majoritairement musulman du PK-5.

Et les forces militaires ne cachaient pas leur crainte que des représailles soient en préparation, après l'attaque de l'église Notre-Dame de Fatima mercredi. Des militaires de Sangaris et de la Misca, ont été positionnés autour du PK-5.

Jeudi, le Premier ministre centrafricain, André Nzapayéké, a attribué ce regain de violences à «un complot planifié» par des «hommes politiques très proches du pouvoir».

«Il y a un certain nombre d'hommes politiques connus qui sillonnent les rues, qui demandent la démission du gouvernement, de la présidente», a-t-il dit, en pointant les responsabilité «de personnes qui sont très proches du pouvoir, qui sont même autour du cabinet de Madame la présidente, autour de mon cabinet».

L'Union européenne s'est déclarée «extrêmement préoccupée» et a appelé les autorités du pays à «poursuivre sans relâche leur action en faveur de la réconciliation nationale».

De son côté, le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon a «condamné fermement les récentes attaques en République centrafricaine, y compris l'attaque contre l'église Notre-Dame de Fatima à Bangui», selon son porte-parole Stéphane Dujarric. – AfricaLog avec agence