La Chine et le Sénégal ont signé samedi soir de nouveaux accords pour renforcer leurs liens économiques, à l'occasion de la visite d'Etat à Dakar du président Xi Jinping, la première à ce niveau en près de dix ans.
Arrivé samedi en fin d'après-midi à Dakar, le dirigeant chinois a été accueilli par son homologue sénégalais Macky Sall, première étape d'une tournée africaine qui doit le mener ensuite au Rwanda et en Afrique du Sud.
Les deux chefs d'Etat ont eu des entretiens sur "la coopération bilatérale, les relations sino-africaines et l'actualité internationale", a déclaré le président Sall, lors d'un point de presse conjoint avec son homologue chinois.
Il a salué la Chine comme "une des grandes économies de l'ère moderne", un peuple dont "le parcours est un message d'espoir" montrant "que le sous-développement n'est pas une fatalité et que la bataille pour le progrès se gagne d'abord par un esprit combatif".
"Chaque fois que je viens en Afrique, je peux mesurer le grand dynamisme de ce continent, promis à un avenir radieux", a indiqué le président chinois qui s'est dit "pleinement confiant en l'avenir de la coopération sino-africaine".
Les deux dirigeants avaient auparavant signé dix accords dans des domaines liés à la justice, la coopération économique et technique, les infrastructures, la valorisation du capital humain et l'aviation civile.
Le président chinois a eu droit à un accueil populaire à Dakar où de nombreuses artères étaient pavoisées aux couleurs des drapeaux des deux pays. Des dizaines de cars ayant servi au transport de partisans du président Sall pour cet accueil étaient stationnés près du palais présidentiel.
M. Xi doit remettre dimanche à Macky Sall les clés d'une enceinte de lutte, le sport le plus populaire au Sénégal, construite par des entreprises chinoises.
La Chine est le deuxième partenaire commercial du Sénégal, derrière la France, avec un volume d'échanges de deux milliards de dollars en 2016, incluant des projets d'infrastructure, selon des chiffres officiels sénégalais.
Les exportations du Sénégal vers la Chine se chiffraient à plus de 115 millions d'euros en 2017, les principaux produits exportés vers la Chine étant des minerais (zircon et titane) et les arachides. La Chine est le premier pays importateur d'arachides sénégalaises, dont les ventes ont atteint 45 milliards de FCFA (68,6 millions d'euros) en 2017 contre 24 milliards de FCFA (36,5 millions d'euros) en 2016.
La Chine est aussi le deuxième fournisseur du Sénégal après la France. Les importations de la Chine sont passées de 227 milliards FCFA (plus de 346 millions d'euros) en 2013 à 367 milliards FCFA (plus de 559 millions d'euros) en 2017.
Cette évolution est expliquée par l'accroissement des importations des produits tels que les appareils de réception, les compteurs d'électricité et les matériaux de construction (tubes, tuyaux et matériel en fer).
La hausse des importations des matériaux de construction est due à la présence des entreprises chinoises au Sénégal pour l'exécution des chantiers de l'Etat.
De nombreuses infrastructures au Sénégal, dont des stades, des routes et autoroutes, un hôpital, un Grand-théâtre, une arène nationale de lutte et un musée des civilisations noires, ont été construites par la Chine.
Globalement, les financements accordés par la Chine au Sénégal depuis 2005, année du rétablissement des relations diplomatiques entre les deux pays, dépassent 1,8 milliard d'euros.
La visite de Xi Jinping, qui doit quitter dimanche le Sénégal, est la deuxième d'un dirigeant chinois dans ce pays après celle de Hu Jintao en février 2009. - AfricaLog avec agence