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La clause "Achetez américain" fait craindre des représailles commerciales

Feb 05, 2009

La clause dite "Buy American" (Achetez américain), incluse dans le plan de relance économique de Barack Obama, provoque la colère des principaux partenaires commerciaux des Etats-Unis et pourrait être modifiée. Le président américain a d'ores et déjà fait savoir qu'il ne voulait pas de mesures susceptibles de "déclencher une guerre commerciale".

Cette clause bénéficie pourtant d'un soutien important de la part des démocrates du Congrès et des syndicats. Mais elle suscite l'opposition de nombreux républicains, de groupes d'affaires et d'économistes qui craignent qu'elle ne provoque des représailles commerciales et accroisse la crise, comme lorsqu'une législation protectionniste avait été adoptée dans les années 1930.

"Si nous refusons d'acheter des biens fabriqués à l'étranger, alors nos partenaires commerciaux refuseront d'acheter chez nous", a averti le président de la Chambre de commerce des Etats-Unis, Thomas Donahue.

Il n'y a pas qu'aux Etats-Unis que les dirigeants font l'objet de pressions de leur population pour protéger les emplois et les industries nationales. Dans le monde entier, la crise économique a empiré depuis que les pays industrialisés et émergents réunis au sein du G-20 ont exprimé leur opposition aux barrières commerciales lors d'une réunion à Washington en novembre dernier.

Le projet de loi adopté la semaine dernière par la Chambre des représentants exigerait l'utilisation du fer et de l'acier d'origine américaine pour les travaux publics, payés par les contribuables américains. Le Sénat pourrait même aller plus loin en adoptant une clause incluant "tous les biens manufacturés".

Cela place Barack Obama dans une position délicate alors qu'il essaye d'obtenir le financement de son plan de relance, évalué à plus de 900 milliards de dollars.

Si le président américain manifeste sans équivoque son opposition à la clause, il pourrait se mettre à dos certains démocrates. Mais s'il accepte des mesures protectionnistes trop brutales, il risque de contrarier ses partenaires économiques, ce qui pourrait déclencher de nouvelles guerres commerciales.

Mercredi, l'administration Obama a indiqué qu'elle s'assurerait que le plan de relance économique n'aille pas à l'encontre des accords commerciaux signés par les Etats-Unis.

Les propos du porte-parole de la Maison Blanche Robert Gibbs faisaient suite à ceux du président, destinés à rassurer les partenaires commerciaux des Etats-Unis, inquiets de la tournure que prenait le projet au Congrès. Barack Obama a dit qu'il vérifierait que "toute loi adoptée est conforme aux accords commerciaux et ne contredit pas notre position générale sur le commerce" en cette période troublée. Sur la chaîne de télévision ABC, il a précisé qu'il ne voulait pas de mesures susceptibles de "déclencher une guerre commerciale".

Les dispositions favorisant les achats nationaux sont encouragées par les parlementaires démocrates qui veulent que le plan de relance profite au maximum aux entreprises américaines. Mais les partenaires commerciaux européens et canadiens ont brandi la menace de représailles. En novembre, ont-ils rappelé, les dirigeants du G-20 s'étaient engagés à éviter le protectionnisme. AP