Le Sénat brésilien a approuvé jeudi par 55 voix contre 22 l'ouverture d'un procès en destitution de la présidente Dilma Rousseff. Elle doit céder sa place dans la journée au vice-président Michel Temer à la tête du Brésil.
La cheffe de l'Etat sera remplacée par son vice-président Michel Temer le temps que durera le procès, d'une durée maximale de 180 jours. L'organisation de ce procès a été approuvée par 55 sénateurs sur 81, à l'issue d'une séance historique entamée mercredi matin et qui a duré une vingtaine d'heures. Une majorité simple de 41 sénateurs suffisait.
La Chambre des députés avait déjà avalisé la procédure de destitution le 17 avril par une écrasante majorité.
Au terme du procès en destitution de Mme Rousseff, une majorité des deux tiers, soit 54 voix sur 81, sera nécessaire pour acter sa mise à l'écart définitive. Dans cette hypothèse, Michel Temer assurerait la présidence jusqu'à la fin de son mandat, le 31 décembre 2018.
Il devrait annoncer dès jeudi la composition de son gouvernement. Henrique Meirelles, ancien président de la banque centrale, devrait être nommé aux Finances, selon la presse.
L'opposition reproche à Dilma Rousseff d'avoir ruiné une économie qui fut un temps l'une des plus performantes des pays en développement en mettant en oeuvre des mesures qualifiées de populistes. Celles-ci sont selon elle responsables de l'envolée de l'inflation, l'entrée en récession du pays et une explosion du chômage.
"Aujourd'hui, nous essayons de surmonter cette situation en révoquant ce gouvernement irresponsable. Nous n'avons pas d'alternative", a déclaré le sénateur Blairo Maggi, l'un des plus gros producteurs brésiliens de soja, qui devrait entrer au gouvernement de Michel Temer pour prendre le portefeuille de l'agriculture.
A l'extérieur du Sénat, protégé par une clôture métallique érigée pour séparer les manifestants, près de 6000 partisans de la destitution se sont réunis pour exprimer leur joie tandis que la police utilisait des gaz lacrymogènes pour disperser les soutiens de la présidente.
Dilma Rousseff a fait connaître son intention de dissoudre le gouvernement dès sa destitution approuvée. Elle a donné des instructions pour ne pas faciliter la transition, car elle considère sa suspension comme illégale. Son gouvernement s'est tourné vers la Cour suprême pour contester la procédure, mais son recours a été rejeté mercredi. - AfricaLog avec agence