L'ancien président libérien et chef de guerre d'Afrique de l'Ouest Charles Taylor a nié lundi avoir joué un quelconque rôle dans la formation ou l'organisation de la guérilla du Front révolutionnaire uni (RUF), qui a attaqué en 1991 le Sierra Leone, pays voisin du Liberia.
Charles Taylor, qui présente actuellement sa défense devant Le Tribunal spécial de l'ONU pour la Sierra Leone (TSSL), doit répondre de 11 chefs d'accusation pour crimes de guerre et crimes contre l'humanité, notamment de meurtres, tortures, viols, enrôlement d'enfants-soldats, esclavage sexuel et recours au travail forcé pendant la guerre civile sierra-léonaise de 1991-2002. Il est le premier chef d'Etat africain à comparaître pour crimes de guerre devant la justice internationale. "Je n'ai jamais été impliqué. C'est un mensonge", a-t-il affirmé lundi en réponse aux témoignages selon lesquels il aurait participé à la réunion de préparation de l'incursion rebelle en Sierra Leone, entraîné les forces de Foday Sankoh et commandé leurs opérations. "Je n'ai joué aucun rôle dans l'organisation du RUF, aucun. Je n'avais pas connaissance qu'en mars 1991, ou avant cette date, un mouvement se faisant appeler RUF se préparait, planifiait ou s'entraînait en vue d'attaquer le Sierra Leone, pas du tout", a-t-il ajouté. Selon l'accusation, Charles Taylor a aidé et financé les rebelles du (RUF) qui cherchaient à prendre le contrôle de la Sierra Leone et à piller ses immenses ressources naturelles, particulièrement ces "diamants de la guerre", extraits au prix du sang. Les rebelles étaient connus pour les mutilations systématiques infligées aux civils, à qui ils arrachaient membres, yeux ou oreilles pour semer la terreur. Quelque 500.000 personnes auraient ainsi été victimes des massacres, mutilations et autres atrocités de la sanglante guerre civile de Sierra Leone. Certains des pires crimes commis durant ce conflit l'ont été par des bandes d'enfants-soldats, auparavant drogués. AP