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L'armée refuse de diriger la transition à Madagascar

Sep 05, 2009

L'armée malgache rejette l'idée de diriger un gouvernement d'union nationale, avancée par l'opposition pour débloquer la situation politique.

"Nous sommes catégoriquement contre l'établissement d'un gouvernement militaire", a déclaré le général Claude Ravalomanana, chef de la gendarmerie, dans un communiqué.

"Nous exhortons les hommes politiques à trouver une solution afin que la transition puisse établir une quatrième république", a-t-il ajouté.

Les trois mouvements d'opposition engagés avec le dirigeant Andry Rajoelina dans des négociations qui piétinent sur la formation d'un gouvernement d'union nationale avaient proposé jeudi que les postes de président, de vice-président et de Premier ministre soient occupés par des militaires.

Mais le général Ravalomanana a souligné que l'armée ne prendrait pas le risque de créer des dissensions internes.

C'est une faction dissidente des forces armées qui a aidé Andry Rajoelina à renverser l'ancien président Marc Ravalomanana en mars dernier, après plusieurs semaines de manifestations de rue, parfois sanglantes.

La communauté internationale a condamné l'accession au pouvoir de l'ancien maire d'Antananarivo, qui s'est retrouvé isolé sur la scène diplomatique.

Pour sortir de l'impasse, un accord de partage du pouvoir a été conclu en août à Maputo, la capitale du Mozambique, mais les parties concernées n'ont pas encore réussi à se mettre d'accord sur la répartition des plus hauts postes.

"NOUS NE SOMMES PAS UN MOUVEMENT POLITIQUE"

Un haut responsable de l'armée a expliqué qu'une intervention des militaires enfreindrait l'accord, qui doit ouvrir la voie à une élection présidentielle d'ici la fin 2010.

"Il n'y a rien dans la charte de Maputo disant que les militaires doivent désigner qui que ce soit", a déclaré à la presse le général Ranto Rabarisoa, vice-président du Conseil national de défense. "Nous ne sommes pas un mouvement politique. Le devoir des forces armées est de maintenir la sécurité et protéger la population."

Jeudi soir, le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, a exhorté les dirigeants malgaches à respecter l'accord de Maputo et lancé un appel au calme dans la "Grande île".

"Il n'y a pas d'alternative à un accord politique et à une transition consensuelle", a-t-il dit dans un communiqué.

Andry Rajoelina s'est montré jusqu'ici résolu à se battre pour que son parti conserve les postes de président et de Premier ministre. Marc Ravalomanana rejette catégoriquement la nomination de l'ancien DJ à la présidence.

L'ex-président Albert Zafy, qui dirige une des délégations de l'opposition, a estimé jeudi qu'un accord était peu probable entre les deux rivaux et préconisé l'intervention des militaires pour résoudre la crise.

Andry Rajoelina doit donner ce vendredi une réponse aux médiateurs pour dire s'il accepte ou non de renoncer au poste de Premier ministre. - Reuters