Ce dimanche 5 septembre 2021, les choses ont changé en Guinée. Le Comité National du Rassemblement et du Développement (CNRD) est passé à l’action. Depuis des mois, le pays est en proie à une profonde crise politique et économique, aggravée par la pandémie de Covid-19. La candidature du président Alpha Condé à un troisième mandat le 18 octobre 2020 a provoqué des mois de tensions qui ont causé des dizaines de morts dans un pays coutumier des confrontations politiques sanglantes. L’élection a été précédée et suivie par l’arrestation de dizaines d’opposants.
Alpha Condé, 83 ans aujourd’hui, a été définitivement proclamé président pour un troisième mandat le 7 novembre, malgré les recours de son principal challenger, Cellou Dalein Diallo, et de trois autres candidats qui dénonçaient des « bourrages d’urnes » et des irrégularités de toutes sortes. Des défenseurs des droits humains fustigent une dérive autoritaire observée au cours des dernières années de la présidence Condé et remettant en cause les acquis du début.
Ancien opposant historique, emprisonné et même condamné à mort, Alpha Condé était devenu en 2010 le premier président après des décennies de régimes autoritaires. Les militaires s’étaient emparés du pouvoir par la force en 2008 après la mort du président Lansana Conté.
Alpha Condé a rejoint aux yeux de ses adversaires et de maints défenseurs de la démocratie les rangs des dirigeants africains se maintenant au pouvoir au-delà du terme prévu, de plus en plus souvent en usant d’arguments légaux. Il avait fait adopter en mars 2020, malgré une contestation déjà vive, une nouvelle Constitution pour, disait-il, «moderniser (les) institutions» et, par exemple, accorder une plus grande place aux femmes et aux jeunes.
L’opposition dénonçait un « coup d’État » constitutionnel. La contestation a été à plusieurs reprises durement réprimée. Le président Condé se targue d’avoir fait avancer les droits humains et d’avoir redressé un pays qu’il dit avoir trouvé en ruines. - AfricaLog avec agence