Au dernier jour de sa visite en Afrique, Benoît XVI a invité les dirigeants de ce continent à penser avant tout aux intérêts de leurs peuples en luttant contre la pauvreté et la corruption.
"Nos coeurs ne peuvent trouver la paix tant qu'il y a encore des frères et des soeurs qui n'ont pas de quoi manger, qui n'ont pas de travail, pas d'abri et qui manquent des choses les plus élémentaires", a déclaré le pape à Luanda, aux côtés du président angolais Jose Eduardo dos Santos, avant de reprendre l'avion pour Rome. "Si je peux me permettre de lancer un dernier appel, je dirais que la principale préoccupation de ceux qui détiennent le pouvoir doit être la juste réalisation des aspirations fondamentales de ceux qui sont le plus dans le besoin." A propos des responsables politiques, il s'est dit "sûr qu'ils veulent remplir la mission qu'ils ont reçue, non pour eux-mêmes mais pour le bien commun". La nécessité de lutter contre la corruption et de partager équitablement les richesses ont été des thèmes récurrents du voyage du pape au Cameroun et en Angola, sa première visite en Afrique depuis son élection il y a près de quatre ans. Benoît XVI a souligné que l'argent tiré des ressources naturelles des pays africains devaient être utilisé à améliorer la vie quotidienne de la population. "Le premier défi à relever, c'est de bâtir la solidarité entre les générations (...) par un partage plus équitable des richesses", a-t-il dit. Il a également évoqué le sort des réfugiés forcés de quitter leurs maisons par les nombreux conflits sur le continent. "Je demande à Dieu d'accorder protection et assistance aux innombrables réfugiés qui ont fui leur pays et attendent toujours de pouvoir y retourner", a-t-il dit. La veille, prononçant le dernier grand discours de son périple, le pape avait mis au défi les Africains d'oublier les guerres civiles, la corruption et les conflits tribaux du passé pour se projeter dans un avenir de paix et de prospérité. Il avait célébré à Luanda une messe en plein air devant une marée humaine estimée par la police et les organisateurs à un million de fidèles. Il a tenu à prier pour les deux adolescentes tuées samedi dans une bousculade, lors d'un rassemblement de jeunes dans un stade de la capitale angolaise. Le pape avait aussi lancé un appel à la paix particulièrement destiné à la RDC voisine, l'ex-Congo belge déchiré par d'interminables conflits armés. Son voyage a été obscurci par une polémique sur le sida, qui touche surtout ce continent. Dans l'avion l'emmenant au Cameroun, le pape avait déclaré aux journalistes que l'utilisation du préservatif "aggravait" le problème du sida. - Reuters