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Le président malgache Ravalomanana laisse le pouvoir à un amiral

Mar 17, 2009

Au terme de presque deux mois de bras de fer avec l'opposition conduite par le jeune maire d'Antananarivo Andry Rajoelina, le président malgache Marc Ravalomanana a jeté l'éponge mardi au profit de l'armée, qui l'a lâché.

Le chef de l'Etat a remis le pouvoir à l'amiral Hyppolite Ramaroson en sa qualité d'officier "le plus ancien dans le grade le plus élevé", a déclaré le porte-parole de Ravalomanana en précisant que celui-ci avait quitté sa résidence officielle des faubourgs d'Antananarivo pour une destination inconnue.

Rajoelina, qui a mis en place depuis plusieurs jours un gouvernement parallèle, avait enregistré peu auparavant la défection de huit ministres du gouvernement de Ravalomanana.

Ce week-end, l'armée, traditionnellement neutre dans les conflits politiques, avait basculé dans le camp du maire de la capitale, dont 10.000 partisans étaient rassemblés ce mardi dans le centre-ville aux cris de "Président!".

Rajoelina a pris possession mardi des locaux présidentiels dans la capitale et son entourage l'a présenté comme le leader d'une "autorité de transition".

Il a promis de rédiger une nouvelle constitution pour aboutir à la "IVe République" depuis l'indépendance de la Grande Ile et d'organiser des élections présidentielles et législatives dans l'année à venir.

Le porte-parole de Ravalomanana a déclaré que le président qui, il y a quelques jours encore, assurait qu'il ne démissionnerait "jamais", avait renoncé au pouvoir dans l'intérêt de l'ancienne colonie française.

"Il s'est comporté en homme d'Etat", a-t-il ajouté au sujet de cet ancien homme d'affaires de 59 ans surnommé "le roi du yaourt".

Rajoelina, un ancien disc-jockey de 34 ans, présente Ravalomanana comme un "dictateur" qui a géré le pays comme sa propriété privée et réclame son arrestation.

Les troubles ont éclaté à Madagascar fin janvier, faisant 135 morts et portant un coup aux investissements étrangers dans le secteur minier et au tourisme, deux des principales ressources de l'île. - Reuters