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Le président malien dénonce les crimes odieux de Kidal

May 20, 2014
Le président malien dénonce les crimes odieux de Kidal

Le président malien Ibrahim Boubacar Keïta a dénoncé lundi les crimes odieux commis à Kidal (nord-est), où une trentaine de personnes ont été tuées ce week-end dans des combats entre soldats maliens et des groupes armés, assurant qu'ils ne resteront pas impunis.

Ces violences se sont produites alors que le Premier ministre et plusieurs ministres, en visite dans le nord du pays, ont été reçus sous des balles et tirs à l'arme lourde de groupes armés samedi dans la ville, a affirmé M. Keïta dans un message diffusé par la télévision publique malienne ORTM.

Les groupes armés ont aussi investi le gouvernorat, ils en ont pris en otage le personnel et les agents en place, et en ont froidement assassiné plusieurs. Je vous fais le serment que ces crimes odieux ne resteront pas impunis (...). Ils sont qualifiables de crimes contre l'humanité, a-t-il ajouté.

Le gouvernement du Mali jouera pleinement son rôle. En particulier, les auteurs de ces prises d'otages et exécutions sommaires seront poursuivis devant les juridictions nationales et internationales, a-t-il insisté, en saluant la mémoire des victimes.

La Mission de l'ONU au Mali (Minusma) a annoncé la libération lundi de 32 personnes au total, des fonctionnaires qui étaient retenus depuis trois jours.

Selon le gouvernement malien, 36 personnes dont huit militaires ont été tuées lors des combats, survenus alors que les soldats maliens sécurisaient la délégation officielle. D'après Bamako, les affrontements ont impliqué des hommes du Mouvement national de libération de l'Azawad (MNLA, rébellion touareg) alliés à des jihadistes.

Cette attaque n'est ni plus ni moins qu'une déclaration objective de guerre à l'Etat du Mali, a estimé le président, précisant que le Mali n'entendait cependant pas renoncer à ses engagements de dialogue avec les mouvements armés.

La veille, son Premier ministre Moussa Mara avait été plus catégorique: Les terroristes ont déclaré la guerre au Mali, le Mali est donc en guerre contre ces terroristes.

De source militaire, 1.500 soldats ont été dépêchés en renfort à Kidal depuis dimanche, et ces mouvements se poursuivront.

Le président Keïta a aussi accusé les rebelles touareg d'avoir combattu les soldats maliens avec l'appui de divers groupes liés à Al-Qaïda qui ont occupé pendant près de dix mois le nord du Mali, d'où ils ont été chassés à partir de janvier 2013 par une intervention militaire internationale initiée par la France, et toujours en cours.

Il n'est plus permis de douter de la collusion entre les mouvements armés sévissant dans le Septentrion malien et le terrorisme international: samedi dernier, les fanions d'Aqmi (Al-Qaïda au Maghreb islamique) et d'Ansar Dine ainsi que du Mujao (Mouvement pour l'unicité et le jihad en Afrique de l'Ouest) flottaient (...) sur les véhicules des agresseurs, à côté de ceux du MNLA, tous étant de connivence avec le narcotrafic international, a-t-il soutenu.

Plus jamais une délégation de l'Etat ne sera prise à partie à Kidal, et les forces maliennes exerceront leurs missions régaliennes comme prévu sur l'ensemble du territoire, a-t-il promis.

Cependant, le Mali ne perdra jamais de vue (...) le respect de ses engagements. Nous allons donc au dialogue, convaincus que nous sommes que le salut passe impérativement par là, a-t-il ajouté, en exhortant les autres parties prenantes au processus à honorer également leurs promesses.

Le Mali doit mener des négociations avec divers groupes armés du Nord, dont le MNLA. Le président Keïta a nommé en avril un négociateur en chef, mais le processus est au point mort. – AfricaLog avec agence