Le représentant du secrétaire général des Nations Unies en Guinée-Bissau, Shola Omoregie, a déclaré lundi à Bissau que les élections législatives de dimanche constituaient un "point de repère" et "une victoire pour la démocratie" pour ce petit pays ouest-africain. "La journée d'hier est un point de repère pour la Guinée-Bissau", a dit M. Omoregie, au cours d'une réunion des représentants des différentes missions d'observation étrangères à laquelle la presse a pu assister. "Sans la contribution de chacun de vous et l'implication du peuple bissau-guinéen, les élections d'hier n'auraient peut-être pas été si clairement une victoire pour la démocratie", a-t-il ajouté. "Ces élections ont été conduites dans l'ensemble de façon transparente et ordonnée, sans aucune interférence de nature politique ou militaire", a affirmé le représentant onusien.
La communauté internationale a financé l'ensemble du processus électoral (8 millions de dollars) et envoyé plus de 150 observateurs dans le pays, pour favoriser l'établissement d'un gouvernement stable, neuf ans après la fin de la guerre civile (11 mois en 1998-99). "Les élections se sont déroulées dans le calme et la transparence la plus totale", a assuré le chef de la délégation de l'Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA), Intarou Djermakoye. L'ensemble des chefs de mission d'observation, venus notamment du Royaume-Uni, des Etats-Unis et du Japon ont salué la "forte participation". La réunion a néanmoins relévé quelques retards importants d'ouverture des bureaux de vote et le fait que "dans quelques uns, des urnes n'avaient pas été scellées", selon le chef d'équipe de l'Organisation internationale de la francophonie (OIF) Théodore Holo. Un demi-million de Bissau-Guinéens étaient appelés à voter dimanche pour choisir les 100 députés du pays rural (1,3 million d'habitants), ex-colonie portugaise en mal de développement, devenue selon l'ONU, un "point-clef d'entrée" en Afrique de la cocaïne sud-américaine en transit vers l'Europe. Les législatives de 2004 s'étaient déroulées dans la confusion, générant des frustrations et réclamations. Une seconde journée de vote avait dû être organisée à Bissau où des bureaux n'avaient pas reçu le premier jour de matériel électoral. L'ex-parti unique (Parti africain pour l'indépendance de la Guinée et du Cap vert, PAIGC) est donné favori, face au Parti de la rénovation sociale (PRS) de l'ex-président Kumba Yalla et le tout nouveau Parti républicain pour l'indépendance et le développement (PRID) fondé par un proche du président. Mais les observateurs doutent qu'une majorité de gouvernement puisse être facilement trouvée, en raison des fortes rivalités entre les responsables de ces formations.