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Les exécutions en Arabie saoudite dénoncées en Irak

Jan 03, 2016
Les exécutions en Arabie saoudite dénoncées en Irak

Les autorités politiques et religieuses en Irak, pays à majorité chiite, ont condamné dimanche l'exécution en Arabie saoudite du dignitaire chiite saoudien Nimr al-Nimr, qualifiée d'agression.

Nous avons accueilli avec une immense tristesse et des regrets l'annonce de (la mort en) martyr d'un groupe de nos frères dans la région, a dit dans un communiqué la plus haute autorité chiite en Irak, l'ayatollah Ali Sistani.

Le versement de leur sang pur, y compris celui du cheikh Nimr, est une injustice et une agression, a-t-il ajouté. Le chef religieux saoudien était une importante figure de la contestation contre le pouvoir dans le royaume saoudien, pays à majorité sunnite.

Les réactions d'indignation et de condamnation des leaders chiites irakiens se multiplient depuis l'annonce samedi de l'exécution par les autorités saoudiennes de Nimr al-Nimr.

Le dignitaire chiite a été exécuté avec 46 autres personnes condamnées pour terrorisme, dont une majorité pour des attentats attribués au groupe extrémiste sunnite Al-Qaïda.

L'influent chef chiite irakien Moqtada al-Sadr a qualifié l'exécution de Nimr d'horrible attaque contre les chiites. Plus radical, Mohammed Taqi al-Moudarressi, un autre chef religieux basé dans la ville sainte chiite de Kerbala a parlé d'une déclaration de guerre contre tous les musulmans.

De son côté, le ministère irakien des Affaires étrangères a accusé l'Arabie saoudite d'utiliser la guerre contre le terrorisme comme un prétexte pour museler ses opposants.

Les accusations de terrorisme pour lesquelles (Nimr) a été exécuté devraient être lancées contre les criminels terroristes de Daech (un acronyme en arabe du groupe jihadiste sunnite Etat islamique), et non contre un opposant exprimant la volonté de la nation, a-t-il dit dans un communiqué.

Faisant écho aux déclarations du Premier ministre irakien Haider al-Abadi samedi, il a ajouté que le royaume saoudien menaçait sa propre stabilité ainsi que celle de la région.

Exécuter un homme de religion et un opposant pacifique, tout en fermant les yeux sur (...) des religieux soutenant les terroristes avec de l'argent et des armes, est une discrimination sectaire flagrante, selon lui.

Plusieurs petites manifestations ont eu lieu à Bagdad et dans d'autres villes d'Irak, y compris à Nassiriyah (sud) pour protester contre l'exécution de cheikh Nimr.

A Bagdad, quelques dizaines de personnes, dont des chefs religieux, arborant des portraits de Nimr, ont scandé des slogans contre Ryad.

La maison des Al-Saoud a ouvert les portes de l'enfer à son propre régime, a dit un homme de religion Ahmed al-Chahmani.

Le royaume saoudien a rouvert le 15 décembre son ambassade en Irak, fermée en 1990 lors de l'invasion du Koweït par les troupes de Saddam Hussein. L'ambassadeur saoudien Thamer al-Sabhan, arrivé à Bagdad il y a quatre jours, a assuré dans un message sur les réseaux sociaux que le gouvernement irakien assurait sa sécurité.

Plusieurs dignitaires religieux et manifestants en Irak ont appelé à la fermeture de l'ambassade et à l'expulsion de l'ambassadeur. – AfricaLog avec agence