Les médiateurs Internationaux ont exhorté lundi les parties prenantes à la crise malgache à s'accorder par un dialogue sur la répartition des postes clés de transition entre les quatre principaux camps politiques.
"Toute solution unilatérale ne saurait contribuer à la résolution pacifique et consensuelle de la crise", a déclaré le Groupe international de contact (GIC), dirigé par l'envoyé spécial de la Communauté de développement de l'Afrique Australe (SADC), Joachim Chissano, suite aux 2 jours d'évaluation du dernier développement da la situation à Madagascar. Le GIC, composé d'envoyés spéciaux des Nations Unies, de l'Union Africaine, de l'Organisation Internationale de la Francophonie et de la SADC, a affirmé que la charte de transition et accords subséquents signés à Maputo, à Mozambique, demeurent le cadre de consensus pour une sortie de crise pacifique à Madagascar. L'actuel président de transition Andry Rajoelina et anciens présidents Marc Ravalomanana, Didier Ratsiraka et Albert Zafy, avaient signé le 9 août dernier une charte de transition et autres documents, dans lesquels ils acceptent de partager le pouvoir pendant une transition de 15 mois. Toutefois, les quatre camps politiques ont échoué à parvenir à un accord sur la répartition de trois postes clés de la transition (président, vice-président et Premier ministre) lors de leur deuxième tour de négociations tenues également à Maputo, vers la fin du mois dernier. A la dernière minute du délai fixé par les médiateurs internationaux vendredi soir, M. Rajoelina a ordonné à son Premier ministre Monja Roindefo de mettre en place un gouvernement de consensus dans les 72 heures au lieu de laisser, soit la présidence soit la Primature (Bureau de Premier ministre) de la transition, aux autres camps. Un jour après l'annonce de la décision unilatérale de M. Rajoelina, M. Chissano, ancien président du Mozambique, s'est précipité vers la grande île de l'océan Indien et a tenté encore une fois de convaincre les parties prenantes malgaches à mettre en oeuvre la charte de transition et autres accords. Dans un communiqué, le GIC a réaffirmé leur engagement à aider les hommes politiques malgaches à mettre en oeuvre la charte de transition pour le retour d'un nouvel ordre constitutionnel, à travers l'organisation d'élections "justes, libres, transparentes et crédibles" dans les 15 mois à Madagascar. Le communiqué qualifie l'évolution politique au cours des deux derniers jours de "préoccupante" dans le contexte de la détérioration socio-économique à Madagascar. La position de M. Rajoelina a été dénoncée par d'autres camps politiques comme unilatérale et violation de la charte de transition, avec M. Ratsiraka demandant à ses partisans de ne pas participer au gouvernement que M. Roindefo a prévu d'installer lundi soir.
Les médias malgaches ont révélé que M. Roindefo aurait reçu 1.000 demandes d'emploi venant d'autres camps politiques, sociétés civiles et opérateurs économiques depuis samedi matin pour les postes des ministres. M. Roindefo auraient envoyé des lettres à MM. Ravalomanana, Ratsiraka et Zafy pour les informer de la création d'un gouvernement de consensus qu'il tente de mettre en place, en les invitant à participer à son gouvernement. Pendant ce temps, M. Zafy a appelé les dirigeants des quatre camps politiques à nouveau pour un dialogue lundi dans l'après-midi pour sortir de l'impasse sur la répartition des postes clés du président, du vice-président et du Premier ministre. Après deux mois de manifestation contre Marc Ravalomanana, M. Rajoelina, 35 ans, a prêté serment comme président de la "Haute Autorité de Transition" (HAT) le 21 mars, forçant le premier à fuir le pays quatre jours après. Marc Ravalomanana, 59 ans, est arrivé au pouvoir en 2002 suite aux 6 mois de mésentente avec son prédécesseur Didier Ratsiraka, qui vit en exil en France depuis. M. Ratsiraka, 73 ans, a dirigé le pays insulaires de 1975 à 1991, et de nouveau de 1996 à 2001, tandis que M. Zafy, 82 ans, a été président malgache de 1993 à 1996. – Xinhua