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L'ONU empêché d'enquêter sur les exécutions sommaires en Gambie

Nov 08, 2014
L'ONU empêché d'enquêter sur les exécutions sommaires en Gambie

Deux experts de l'ONU sur les exécutions sommaires et la torture ont dénoncé vendredi des entraves à leur mission sur la situation des droits de la personne en Gambie où, en dépit de promesses officielles, ils ont été empêchés de visiter des lieux de détention.

Christof Heyns, expert indépendant de l'ONU sur les exécutions extrajudiciaires, sommaires et arbitraires, et Juan Mendez, expert indépendant de l'ONU sur la torture, ont séjourné en Gambie pour notamment «évaluer la situation» des droits de l'Homme dans ce pays, à l'invitation du gouvernement, selon leur déclaration commune lue devant la presse à Banjul.

Ils devaient également «identifier les défis sur les questions de torture, traitements cruels, inhumains ou dégradants». Dans ce cadre, ils devaient avoir «accès à toutes les prisons, tous les centres de détention et tous les lieux d'interrogatoires» ainsi que des accès «confidentiels et sans surveillance» avec différents interlocuteurs, y compris des détenus.

Mais leur mission a connu «de graves difficultés en matière d'accès sans conditions» à certains lieux et s'est déroulée «dans une très grande atmosphère d'inquiétude voire de peur, même pour ceux qui étaient à nos côtés», ont-ils expliqué.

Selon eux, les autorités leur ont refusé l'accès à certaines parties de la prison Mile Two, la principale du pays: il leur a été signifié qu'ils n'étaient pas autorisés à visiter l'aile «haute sécurité», où sont détenus les prisonniers condamnés à de lourdes peines et ceux qui sont dans le couloir de la mort.

En raison du refus d'accès à cette zone de Mile Two, «on peut en conclure qu'il y a quelque chose de grave à cacher», ont-ils indiqué.

Ces experts ont dit avoir dû suspendre la visite de tous les lieux de détention, y compris dans des commissariats de police, et ne pas être en mesure d'évaluer de manière indépendante les conditions d'incarcération.

La Gambie est dirigée d'une main de fer par son président Yahya Jammeh, porté au pouvoir par un coup d'État en 1994. Le régime de M. Jammeh est régulièrement accusé d'atteinte aux droits de l'Homme et à la liberté d'expression par des défenseurs des droits de l'Homme et de la presse. – AfricaLog avec agence