Plusieurs milliers de personnes ont manifesté lundi après-midi à Paris à l'appel du collectif Front social, pour marquer leur mobilisation dès le lendemain de l'élection d'Emmanuel Macron.
Encadrés par un gros dispositif policier, les manifestants (1600 selon la police, 7000 à 10 000 selon les organisateurs) ont défilé entre la Place de la République et la Place de la Bastille en scandant «anticapitalistes» ou «Macron démission ! un jour ça suffit».
La police a signalé quelques jets de projectiles et de légères dégradations sur le mobilier urbain, et a procédé à une interpellation. Les manifestants étaient en cours de dispersion vers 17 h 30.
«Urgence sociale et écologique», «pour l'égalité des droits contre un précariat généralisé», «Bienvenue Macron, on aura ta peau», ou encore «En Marx», pouvait-on lire sur des pancartes.
Les participants avaient répondu à l'appel de sections CGT, Sud ou Unef et d'associations qui n'ont jamais accepté la fin de la bataille contre la loi travail, et avaient décidé de manifester quel que soit le président élu.
Le collectif avait appelé entre les deux tours à «battre les deux candidats». Il avait encouragé à «participer à la première mobilisation sociale» après le deuxième tour de l'élection présidentielle, «que ce soit la peste ou le choléra qui arrive au pouvoir».
«Nous avons décidé de ne pas baisser la tête dans les premiers jours de mandature», a déclaré au micro Romain Altmann, responsable du syndicat Info'Com CGT.
«Ce qui nous attend est assez grave, comme une loi travail no 2, qui va voir le jour dans les prochaines semaines», a-t-il ajouté. «On est d'emblée dans la résistance !».
«Très peu de gens ont voté pour Macron par conviction», a estimé Michael Adam, 25 ans, qui a voté pour Jean-Luc Mélenchon au premier tour le 23 avril. «On est là pour montrer qu'on ne va pas lâcher».
Pour Michael Wamen, de la CGT Goodyear à Amiens, «le Medef applaudit des deux mains», l'élection d'Emmanuel Macron. «Ce n'est pas un président qui a été élu, c'est un président directeur général», a-t-il lancé au micro.
«Quel que soit l'homme ou la femme politique élu, on aurait été dans la rue, car depuis 40 ans on n'a jamais autant subi de régressions sociales».
Les centrales syndicales nationales ne s'étaient pas associées à ce rassemblement, en dépit de leurs inquiétudes concernant la volonté du président élu de légiférer par ordonnance pour réformer le droit du travail, dès cet été.
Le 22 avril, à la veille du premier tour, le «Front social» avait déjà organisé une manifestation à Paris, à laquelle avaient participé autour de 2000 personnes, selon la police et les organisateurs. – AfricaLog avec agence