Seulement 8% des postes de responsabilité sont occupés par des femmes au Nigeria, le pays le plus peuplé d'Afrique avec 150 millions d'habitants, a indiqué mardi la ministre chargée de la Femme, Joséphine Anenih.
"Nous avons établi une politique nationale pour la femme en 2006" pour corriger ce déséquilibre, a expliqué à l'AFP la ministre en marge d'une conférence sur la démocratie au Nigeria organisée à Abuja. "Il y en a même qui sont d'accord pour que 35% des postes reviennent aux femmes. Mais c'est théorique. En réalité, nous n'avons pas été en mesure de réussir grand chose", a-t-elle regretté.
"A l'heure actuelle, nous sommes parvenus à 8%" de postes de responsabilité occupés par des femmes, a-t-elle indiqué, affirmant être déterminée "à parvenir à 30%".
Mme Anenih a été nommée ministre chargée de la Femme la semaine dernière dans le cadre de la formation d'un nouveau gouvernement par le président par intérim Goodluck Jonathan. Ce cabinet compte cinq femmes ministres et une vice-ministre, sur une équipe de 38 membres.
Elle a souhaité que les femmes soient nombreuses à se présenter aux prochaines élections générales de 2011, tout en reconnaissant que ce sera difficile. "Les femmes doivent aller concourir mais nous n'avons pas d'outils", dit-elle. "Ce qui fait les élections, c'est l'argent, la logistique, l'électorat, toutes sortes de choses" que les femmes n'ont pas.
La ministre, qui a dirigé la branche féminine du parti au pouvoir, le Parti démocratique du peuple (PDP) se prononce pour "la discrimination positive" en politique en faveur des femmes.
"Oui, dit-elle, nous soutenons même 30% des postes pour les femmes". Ainsi, si un Etat de la fédération nigériane, qui en compte 36, a trois sénateurs, "si nous pouvons en avoir un, c'est bien", dit-elle, affirmant s'exprimer en tant que femme, ministre, membre du PDP et Nigériane. - AFP