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Obama appelle l'Amérique à la réconciliation

Jul 12, 2016
Obama appelle l'Amérique à la réconciliation

Ému et grave, Barack Obama a rendu hommage mardi à Dallas aux cinq policiers abattus par un tireur embusqué, appelant l'Amérique à la «réconciliation» dans un climat de tensions entre minorités et forces de l'ordre.

«Je suis ici pour dire que nous devons rejeter le désespoir. Je suis ici pour insister sur le fait que nous ne sommes pas aussi divisés qu'il y parait», a déclaré le président des États-Unis lors d'une cérémonie oecuménique en présence de son prédécesseur républicain George W. Bush.

Dans l'auditorium du Meyerson Symphony Center, les cinq policiers abattus - Brent Thompson, Patrick Zamarripa, Michael Krol, Lorne Ahrens Michael Smith - étaient chacun représentés par une chaise vide sur lesquelles étaient déposés des drapeaux américains pliés.

Micah Johnson, ancien combattant afro-américain de 25 ans qui avait notamment servi en Afghanistan, a affirmé qu'il voulait tuer des policiers blancs en réponse à la mort de deux Noirs la même semaine sous les balles des forces de l'ordre. Les vidéos amateur de ces deux homicides, très largement relayées sur les réseaux sociaux, ont choqué le pays.

En permanence à la recherche d'un équilibre entre gestes de soutien aux forces de l'ordre et appui aux militants des droits civiques qui dénoncent les excès de ces dernières, M. Obama, qui quittera prochainement la Maison Blanche, a appelé à «briser un cycle dangereux».

«Même ceux qui n'aiment pas la phrase Black Lives Matter, devraient être capables d'entendre la douleur de la famille d'Alton Sterling», a-t-il lancé, évoquant ce jeune homme abattu par la police à Baton Rouge, en Louisiane.

Mais le président américain, qui était accompagné de sa femme Michelle, vêtue d'une robe noire, a aussi laissé percer une forme d'impuissance, de lassitude.

«Je ne suis pas naïf. (...) J'ai parlé à trop de cérémonies, serré dans mes bras trop de familles qui avaient perdu des proches (...) J'ai vu comment l'esprit d'unité né d'une tragédie pouvait se dissiper peu à peu (...) J'ai vu combien mes propres mots étaient inadaptés», a-t-il reconnu.

Il y a un an, c'est à Charleston, en Caroline-du-Sud, qu'il avait appelé l'Amérique à la lucidité, sur le racisme comme sur les armes à feu, après une fusillade dans laquelle neuf noirs avaient péri sous les balles d'un jeune partisan de la suprématie blanche.

David Brown, chef de la police de la ville, a lui cité la chanson de Stevie Wonder, I'll be loving you always, avant de saluer «cinq hommes qui ont donné leur vie pour nous tous».
Depuis le drame, cet homme noir qui est la tête d'une des polices les plus importantes du pays, a trouvé un ton et un message qui ont résonné bien au-delà des frontières du Texas.
Dès vendredi, cet homme qui a vécu, depuis la fin des années 1980, la mort de son ancien coéquipier, de son frère et de son fils, tous tués par balles, a appelé à combler le fossé entre police et citoyens et à renouer les fils du dialogue.

Avant l'allocution de M. Obama, George W. Bush, qui vit au Texas depuis son départ de la Maison Blanche en 2009, avait également saisi l'occasion pour appeler le pays à s'unir: «Trop souvent nous jugeons les autres groupes par leur pire exemple alors que nous nous jugeons nous-mêmes par nos meilleures intentions».

«La douleur de Dallas est la douleur de tout le pays», avait lancé peu avant le maire démocrate de la ville, Mike Rawlings, lançant un appel à l'unité, «entre la police et les citoyens, unité entre les responsables politiques».

Lors du vol à bord d'Air Force One qui le menait à Dallas, M. Obama avait appelé la famille d'Alton Sterling, et celle de Philando Castile, abattu dans sa voiture par la police sous les yeux de sa compagne et de la fillette près de Saint Paul, au Minnesota.

Le président américain rassemblera mercredi à la Maison Blanche des représentants des forces de l'ordre, des militants des droits civiques, des universitaires et des élus locaux pour «dégager des solutions concrètes», selon les termes de l'exécutif, face à la méfiance et la crainte qui dominent dans de nombreuses communautés. – AfricaLog avec agence