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Ouverture de pourparlers de réconciliation en Centrafrique

Dec 09, 2008

La République centrafricaine a engagé lundi des pourparlers pour tenter de mettre fin à une série de rébellions, mais le travail de stabilisation s'annonce rude dans ce pays pauvre en proie à une violence endémique.

Les entretiens, parrainés par l'Onu, mettent en présence le gouvernement du président François Bozizé, des chefs de mouvements rebelles et des dirigeants d'opposition, en vue de trouver des solutions à des années de conflit qui ont chassé de leurs foyers des milliers de villageois.

Ce dialogue politique doit durer jusqu'au 20 décembre. Parmi les participants figure l'ancien président Ange-Félix Patassé, renversé par Bozizé lors d'un coup d'Etat en 2003 mais revenu dimanche dans son pays après cinq ans d'exil.

Le gouvernement de Bangui a signé cessez-le-feu et accords de paix avec plusieurs groupes rebelles et promulgué une loi d'amnistie pour ouvrir la voie aux négociations.

"C'est déjà une percée (...) Tout le monde était sceptique, mais un dialogue politique est en train de commencer, ce qui constitue une réussite en soi", a déclaré Romain Grandjean, représentant du Centre pour le dialogue humanitaire basé à Genève, qui a contribué à la tenue des pourparlers.

Le président gabonais Omar Bongo a facilité la participation des insurgés aux négociations.

En ouvrant les discussions, Bozizé a assuré que son gouvernement respecterait les propositions qui émergeraient, mais en ajoutant : "Il faut retenir que la reconstruction du pays exclut toute réaction armée (...) Trop, c'est trop."

Patassé a réclamé l'arrêt des actes de violence qui persistent : "Il ne se passe pas un jour sans que les fils et les filles de la République centrafricaine ne soient battus, humiliés, torturés, emprisonnés, assassinés. Nous en sommes tous responsables. Que cela ne puisse plus jamais se répéter."

Les participants comprennent Jean-Jacques Demafouth, dirigeant de l'Armée populaire pour la restauration de la démocratie (APRD) qui opère dans le Nord-Ouest, et Damane Zakaria, de l'Union des Forces démocratiques pour le rassemblement (UFDR), active dans le Nord-Est, ainsi qu'Abakar Saboné, ancien porte-parole de l'UFDR entré en dissidence.

Un chef rebelle, Abdoulaye Miskine, des Forces démocratiques pour le peuple centrafricain (FDPC), était absent de la réunion. - Reuters