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Palais du peuple: Rencontre autour de l’Accord du 3 Juillet 2013

Jun 28, 2014
Palais du peuple: Rencontre autour de l’Accord du 3 Juillet 2013

Comme annoncée, la rencontre des leaders de l’opposition républicaine (parlementaire et extra-parlementaire) avec le pouvoir a effectivement eu lieu le jeudi 26 juin 2014 au Palais du peuple avec pour ordre du jour principal «l’évaluation de l’application des dispositions de l’accord politique du 3 juillet 2013».

Se plaçant dans la logique de ses exigences de répondre à l’invitation du Ministre de l’Administration du Territoire et de la Décentralisation, la tutelle des partis politiques, l’opposition s’est fait représenter par dix (10) de ses membres au lieu de six (6), comme précédemment décidé. Toutefois, elle avait clamé qu’elle n’acceptera dans la salle que les seuls les signataires de l'Accord politique du 3 juillet 2013. A savoir : l'opposition, le pouvoir, la CENI, les Facilitateurs locaux et la Communauté internationale. Du coup, on voyait exclus certains délégués d’autres partis que l’on a du mal à situer dans l’opposition, comme l’UPG de Jean Marie Doré et l’UGDD du député Holomou Koli Kourouma.

Les exclus qui se réclament tout de même de l’opposition du Centre, feront vite de rencontrer la presse pour s’épancher:

Richard Guilavogui, Chargé à l’organisation du Bureau politique de l’UPG de Jean Marie Doré, «en mission du parti en Guinée forestière», a aussitôt élevé le ton à l’annonce de l’exclusion de son parti des pourparlers qui s’ouvrent : «J’ai été délégué pour pouvoir participer à cette rencontre. Et ce matin, je viens à mon fort étonnement, Aliou Condé, [le Secrétaire général de l’UFDG de Cellou Dalein Diallo ; NDLR] a déclaré que ce sont 10 personnes de l’opposition qui vont participer. On a parlé des partis politiques alors, si nous sommes partis politiques, nous devons participer à la rencontre. Aucun parti n’est supérieur à l’autre. C’est le peuple de Guinée qui choisit, à travers les élections, qui est le plus fort».

M. Guilavogui de poursuivre: «Ce n’est pas parce qu’ils font des manifestations politiques dans la rue, qu’ils font du n’importe quoi et se foutre de nous. Nous, on n’acceptera pas cela. On ne peut pas réunir les partis politiques en Guinée sans l’UPG de Jean Marie Doré», a-t-il martelé.
Quant au Chargé des Affaires extérieures de l’UGDD, il a réagi par d’abord, une interrogation: «Est-ce l’opposition contre le pouvoir ou le pouvoir et l’opposition républicaine qui doivent seulement discuter de l’avenir du pays?». Emmanuel Tolno d’enchaîner aussitôt: «Je suis venu représenter mon parti politique et nous sommes représentés au parlement. Comment on peut nous dire de ne pas être dans la salle alors qu’on a reçu une lettre d’invitation?»

Pour chercher à tempérer, un des responsables du Palais du peuple l’a approché pour lui demander cette lettre d’invitation dont il venait de parler et qui aurait été adressée à son parti. Confus, M. Tolno trouvera pour seul argument : «Je l’ai oubliée à la maison», s’est-il contenté de dire avant de marteler de nouveau: «C’est une exclusion qui n’est pas normale. Ou, on parle de la nation ou bien, on discute d’un problème entre l’opposition républicaine et le pouvoir».

Un malin s’est approché de la presse pour lâcher: «Toute cette prise de position ne vise que Jean Marie Doré. Les politiciens de l’opposition qui se fait appeler républicaine, ne sont qu’un ramassis de haineux. Ils ne sont pas à lui pardonner son jeu pendant l’élection du Président de l’Assemblée nationale».

Les choses vont, dans un premier temps, entrer dans l’ordre avec une configuration qui se présentait comme suit:

- Gouvernement : Dr Alhassane Condé (Ministre Administration du Territoire et de la Décentralisation), Me Cheick Sakho (Ministre d’Etat, Ministre de la Justice), Me Abdoul Kabèlè Camara (Ministre Délégué à la Défense), Mme Dömani Doré (Ministre des Sports), Thierno Ousmane Diallo (Ministre de l’Elevage et des Productions animales), Madifing Diané (Ministre de la Sécurité et de la Protection civile).
- Opposition : Aboubacar Sylla, Aliou Condé, Mouctar Diallo, Dr Faya Millimouno, Mohamed Tall, François Bourouno, Mohamed Lamine Kaba, Ahmed Tidiane Diallo, Thierno Sadou Bayo et un délégué du RDIG de Jean Marc Telliano.
- Mouvance présidentielle : Hadja Nantènin Chérif, Amadou Damaro Camara, Dr Saliou Bella Diallo, Me Saloum Cissé, Dr Djènè Saran Camara et quatre (4) délégués du BOC (Bloc de l’Opposition Constructive).
Suivra un conclave de deux heures et demie. Et les participants au cadre de concertation ont abouti à la mise en place d'un comité de suivi qui doit se charger de préparer l'agenda de la prochaine réunion de concertation prévue le mardi 1er juillet 2014.
Le Ministre de l’administration et de la Décentralisation a fait le point des discussions de cette première journée de concertation:

«Nous nous sommes retrouvés pour évaluer les points de l’Accord politique [du 3 juillet 2013 ; NDLR] qui ont été exécutés et ceux qui n’ont pas été exécutés. Mais, compte tenu de la situation, on s’est entendus de rejeter ça mardi prochain [1er juillet 2014 ; NDLR]. Cela permettra au gouvernement et surtout à la CENI de préparer les réponses aux questions soulevées par l’opposition».

Sur les sujets déjà évoqués pendant cette journée, Dr Alhassane Condé a précisé: «C’est d’abord, le problème du choix de l’opérateur technique, le problème des élections communales et communautaires. Mais ça, ce n’est pas à notre niveau. Ensuite, il s’agit de voir tous les points d’indemnisation des victimes et les points judiciaires. Nous espérons que d’ici mardi, nous trouverons les réponses qu’il faut à toutes ces questions. Je vais vous annoncer qu’on a mis en place un comité de suivi composé des représentants de l’opposition, de la mouvance présidentielle, du gouvernement et de la CENI ainsi que deux Facilitateurs guinéens».

Il faut souligner que le porte-parole de l’opposition avait annoncé la veille que l’opposition entend «proposer un cadre de dialogue adéquat et un ordre du jour qui va prendre en compte nos préoccupations», et que l’opposition est prête à retourner à l’Assemblée nationale «si les causes de notre absence à l’Assemblée nationale ne se poseront plus. Nous lèverons donc la suspension de notre participation à l’Assemblée», a déclaré Aboubacar Sylla.

Et ce jeudi, 26 juin 2014, au terme de la première journée de concertation, M. Sylla a déclaré à la presse: «Nous nous sommes mis d’accord sur le cadre du dialogue qu’il fallait adopter et nous avons décidé de passer en revue l’Accord du 3 juillet. Nous avons décidé aussi de mettre en place un Comité de suivi. Et nous allons nous retrouver le mardi prochain».

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