6 jours après le scrutin présidentiel du 11 octobre 2015, les rues de Conakry la capitale guinéenne sont désertes. Boutiques et magasins sont fermés, peu de véhicules circulent. L'attente de la publication des résultats provisoires de la 2e élection présidentielle libre de l'histoire de la Guinée ce samedi empêchent certains citoyens de vaquer à leurs occupations. Moussa Banaro, un ouvrier, tire le diable par la queue depuis après le vote: «l'attente là c'est pas bon, nous on veut directement la publication des résultats pour que les activités reprennent leur cours normal», lance-t-il assis devant son atelier.
L'atmosphère est morose dans les quartiers. Les nuits, des tirs retentissent, l'inquiétude est perceptible chez les citoyens. «J'ai peur même de sortir dans ma cour. Pour cela j'ai acheté tout le nécessaire qu'il faut pour ma famille, afin que tout le monde reste dans la cour pendant cette période de turbulences», a dit un père de famille, avec beaucoup de frissons dans ses yeux. «J'ai annulé mon voyage sur Conakry, malgré le fait que j'ai perdu mon oncle paternel et que je devais assister à l'enterrement ce samedi» a dit au téléphone à AfricaLog ce vendredi une habitante de la préfecture de Boffa à quelques 152 km de la capitale Conakry. «Fait attention» c'est le mot d'ordre qu'on entend souvent dire les guinéens.
Pendant ce temps, des jeunes de l'axe Bambeto-cosa-wanindara dans la commune de Ratoma, une des 5 communes de la capitale Conakry, continuent de donner du fil à retordre aux usagers de cet axe, communément appelé ''la route le prince''. Manifestations instantanées, affrontements entre groupes ethniques, dépouiller les passants de leurs biens sont quotidiens dans cette partie de la capitale guinéenne.
«J'ai été dépouillé de tout mes biens parce que j'ai été supposé être d'une autre communauté que mes agresseurs. C'est honteux que les gens d'un même pays se comportent ainsi», regrette une victime. «L'heure est grave» dira Khalifa Gassama Diaby, Ministre des droits de l'homme et des libertés publiques. Mais toutes les personnes qui se comportent ainsi, seront rattrapées un jour par leurs actes ajoute-t-il.
Dans une déclaration ce vendredi à Conakry, la Fédération Internationale des Ligues des Droits de l'Homme ''FIDH'' et ses partenaires en Guinée, notamment, l'OGDH, ont fait une déclaration dans laquelle, ces organisations de défense des droits humains annonce qu'une centaine de personnes ont été blessées, et au moins 6 ont perdu la vie durant ces violences pré et poste électorales. Elles invitent le gouvernement guinéen à prendre toutes les mesures nécessaires pour parer à ces violences.
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