Les ministres de la santé de onze pays d'Afrique de l'Ouest et des experts internationaux se sont réunis mercredi à Accra, au Ghana. Ils doivent examiner jusqu'à jeudi la mise en place d'un "plan radical" de lutte contre l'épidémie de fièvre Ebola qui a déjà fait 467 morts depuis janvier.
"Ce genre d'épidémie peut être stoppé", a assuré Keiji Fukuda, en charge de la sécurité sanitaire à l'OMS. "Je pense que nous pouvons y faire face. Il s'agit néanmoins de l'épidémie d'Ebola la plus complexe, parce qu'elle se développe en même temps dans les milieux urbains et ruraux".
Selon la vice-ministre libérienne de la santé, Bernice Dahn, le manque de communication sur le virus favorise sa propagation. Cela notamment dans les villages où les croyances traditionnelles sont très ancrées. "Les gens ne veulent même pas croire que le virus Ebola existe", a-t-elle déploré. Il faut mobiliser les chefs locaux, car les gens les croient plus que nous".
"Les décisions qui seront prises durant cette réunion seront déterminantes pour combattre l'actuelle ainsi que de futures épidémies", selon le communiqué de l'OMS.
L'épidémie affecte actuellement la Sierra Leone, la Guinée et le Liberia. D'après le dernier bilan de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) mardi, ces trois pays voisins totalisent depuis le début de l'année 759 cas de fièvres hémorragiques, dont 467 mortels.
Ces chiffres font apparaÎtre 129 décès de plus que le précédent bilan datant d'une semaine, une augmentation de plus d'un tiers, signe que l'épidémie est repartie après une accalmie en avril.
"Il s'agit de la plus importante épidémie en termes de personnes atteintes et décédées et d'étendue géographique", a affirmé l'OMS. Des "mesures drastiques sont nécessaires" pour endiguer cette épidémie mortelle et hautement contagieuse.
Le 23 juin, Médecins Sans Frontières (MSF) avait déjà averti que l'épidémie était désormais "hors de contrôle" et menaçait de se propager à d'autres zones. – AfricaLog avec agence