Pour la 3ème fois, depuis 2011, une délégation du MEDEF était en Guinée. Une délégation du Mouvement des Entreprises de France (MEDEF International) vient de boucler un séjour de trois jours en Guinée. Forte de trente-deux Chefs d’entreprise, la mission était conduite par Marc Rennard, Président du Conseil de chefs d’entreprise France-Afrique de l’Ouest de MEDEF International et Directeur Exécutif d’Orange, Afrique, Moyen-Orient, Asie, la délégation a eu des entretiens au plus haut niveau des autorités du pays.
Ce dernier a souligné que «La large participation témoigne de la volonté des entreprises françaises de poursuivre l’approfondissement des échanges et des investissements inclusifs et de long terme avec la Guinée pour répondre aux grands défis du développement du pays dans tous les secteurs. Ce déplacement s’inscrit dans la continuité et le renforcement des relations de confiance établies entre nos deux pays».
La rencontre avec les autorités dont le Président de la République a été l’occasion d’être situés sur la volonté politique ainsi que des opportunités d’investissement dans le pays, notamment dans les secteurs de l’agro-industrie, des télécommunications, de l’eau, de l’énergie, des mines, BTP & infrastructures, etc.
Le Chef de l’Etat dira: «Fondamentalement, nous n’avons pas besoin d’aide. Nous avons besoin des investissements mais, nous n’avons pas besoin d’aide. Si nos matières premières sont payées à leur juste prix et à un commerce équitable, nous n’avons pas besoin d’aide. Nous avons seulement besoin des partenaires qui peuvent investir dans le développement avec nous. Parce que pour le moment, nous ne pouvons pas dire, même si nous devons compter sur nos propres forces, nous ne pouvons pas dire que nous avons la capacité aujourd’hui, d’investir dans tous les secteurs. Mais, nous avons besoin de partenariat public-privé, partenariat privé-privé».
Alpha Condé a fait remarquer: «Je constate que dans la délégation, il n’y a pas de représentant de petites et moyennes entreprises. Or, en Guinée, tout est à faire, dans tous les secteurs. Il ne faut pas seulement qu’il y ait de grandes entreprises qui peuvent avoir des marchés dans les routes etc. Comme vient de le dire la Ministre [Ministre de l’Industrie, des PME et de la Promotion du Secteur privé ; NDLR], la Guinée est un scandale agricole. Nous avons besoin de faire des routes, de construire les maisons, mais, nous avons plus besoin encore de petites et moyennes entreprises dans le domaine de l’agriculture, dans le domaine de l’industrie».
Pour le Président de la République, «Notre orientation, c’est d’avoir des partenariats stratégiques dans les domaines où nous avons besoin encore d’être plus performants. C’est pourquoi, nous avons lancé avec la Banque mondiale un programme de l’énergie avec le recrutement d’un partenaire stratégique. Nous allons faire la même chose pour le port où nous allons faire le guichet unique et aussi avec un partenaire stratégique».
La mission aura par la suite des échanges avec les opérateurs économiques guinéens dans la perspective d’investissements et/ou de partenariat.
Lors du point de presse, le Chef de la mission du MEDEF International a fait part des discussions avec la partie guinéenne. Mais, avant, il est revenu au Directeur de l’Agence de Promotion des Investissements Privés (APIP) de rassurer les partenaires français des dispositions d’accueil et d’investissement en Guinée. Gabriel Curtis souligné que «La Guinée veut développer son secteur privé. Il y a un grand intérêt des partenaires étrangers pour la Guinée tout comme il y a un intérêt pour la partie guinéenne d’avoir des investisseurs qui vont créer de l’emploi».
Et Chef de la délégation a soutenu que «Le terrain d’investissement est aujourd’hui propice. S’agissant de la sécurité, tout n’est pas réglé, mais nous sommes dans une situation comparable à celle de la sous-région. En matière de gouvernance, il reste beaucoup à faire bien évidement. Mais au niveau de la justice, on nous a présenté un programme très convaincant», a relevé Marc Rennard qui apprécie «la vision du Président guinéen, Alpha Condé» et rapporte qu’ «Il [Alpha Condé ; NDLR] nous donne une clarté du chemin souhaité par l’Etat, notamment dans les infrastructures, l’eau, l’électricité, des routes, des mines et tant d’autres. J’espère que tout ne se fera pas en un seul jour. Plein de domaines en chantiers sont ouverts en Guinée. Je crois qu’il y a une large place en Guinée pour entreprendre. Nous venons ici avec humilité et détermination, car il nous semble peut-être plus que dans d’autres pays, il y a un avenir à construire», a-t-il rassuré.
Pour conclure, la Ministre de l’Industrie, des PME et de la Promotion du Secteur privé estime que l’espoir est permis au bout de ces 72 heures [du 1er au 3 juillet 2014] de rencontre avec le MEDEF International. Hadja Fatoumata Binta Diallo: «Cette rencontre permet au secteur privé français et guinéen de nouer des relations. Ensuite, elle permet au secteur privé français d'être sur le terrain pour se rendre compte des changements intervenus depuis leur dernière visite. Ils ont compris aujourd'hui que des chantiers ont été lancés et que l'économie guinéenne se rehausse» et surtout, s’est-elle réjouie avant de déclarer que «Dans les discussions, ils [les partenaires du MEDEF International; NDLR] ont appris que des reformes ont été engagées pour encourager les investissements. Donc, avec toutes ces dispositions nous permettent d’avoir l’espoir que cette rencontre aboutira à des choses».
Les rencontres auront ainsi permis aux entreprises membres de la délégation du MEDEF International de s’informer sur les priorités du gouvernement en termes de développement des infrastructures, sur les réformes en cours et à venir pour améliorer l’environnement des affaires et les conditions d’exercice mais également de faire part de leurs projets dans le pays.
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