Comme le dirait l’autre, la Cour suprême de Guinée a tranché. Elle a tranché au vu des documents parvenus au greffe de ladite institution et des délibérations de la chambre constitutionnelle et administrative. Ils seront ainsi 24 (en attendant le recours des recalés) à séduire l’électorat jusqu’au 27 juin 2010 en vue de la conquête du Palais présidentiel "Sèkhoutouréya", dans la commune de Kaloum, au bord de la mer.
Sur 42 candidats déclarés, le collège médical constitué par la Cour suprême a éliminé 6. Statuant en matière électorale, la chambre constitutionnelle et administrative, sous la conduite de Mamadou Sylla Syma, premier Président de la Cour suprême, a de son côté, recalé 12 autres candidats.
Les raisons avancées sont :
- soit le non paiement de la caution des 400 millions de francs guinéens. Ou même si la caution a été payée, mais si le greffe de la Cour suprême n’a pas reçu la pièce justificative du trésor public dans le délai imparti, la Cour suprême déclare : « dossiers de candidature au Greffe sans le récépissé de la caution de quatre cent millions de francs guinéens (400 000 000)– fixée par la CENI pour toute candidature à la présidentielle 2010 ». C’est le cas de Mohamed Touré, par exemple. Il est le candidat du PDG-RDA de l’ex-Président de la République Ahmed Sékou Touré dont il est le fils.
Même motif avancé pour la candidate Dr Djènè Saran Camara du PPR, ex Ministre du Commerce sous le régime de feu le Président Lansana Conté. D’autres sources indiquent qu’elle n’aurait même pas payé la caution exigée, car faisant partie du collectif des partis contestataires du montant des 400 000 000 GNF. Leur collectif militait pour la somme de 50 000 000 GNF.
- soit la non-conformité des dossiers d’état civil. C’est le cas de Ibrahima Almamy Barry de l’UNFG, qui aurait « joint à ses dossiers de candidature, un jugement supplétif délivré par le tribunal de première Instance de Kaloum. Alors qu’il est né à Beyla », selon le premier Président de la Cour suprême.
- ou encore la non conformité de la candidature avec les dispositions du code électoral promulgué le lundi, 24 mai 2010 par un décret du Président de la République par intérim, Président de la transition. C’est le cas de Sanoussi Kaba de l’AFG. Ancien ministre de Lansana Conté. Le premier Président de la Cour suprême a demandé qu’il lui soit remboursé sa caution de 400 000 000 GNF.
Voici la liste des 12 candidats recalés : M. Allarény Kéita du CPG ; M. Alexandre Sékou Sangaré de l’AL ; M. Alexis François Ouendouno du PRG ; M. Alpha Mamadou Diallo du PULS ; Mme Djènè Saran Camara du PPR ; Mme Fatoumata Camara-Bangoura du PERGUP ; Ibrahima Almamy Barry de l’UNFG ; Mme Maguette N’Diaye du PNG3 ; Mamadou Bhoye Barry de l’UPN ; M. Mohamed Touré du PDG-RDA (sur la photo) ; M. Sanoussi Kaba de l’AFG et M. Sékou Camara de l’UFAG.
Dans ce lot, il faut noter que Mamadou Bhoye Barry de l’UPN est le seul qui avait affronté le Président Lansana Conté à la présidentielle de 2003. Les autres leaders l’ayant boycotté pour raison de referendum de 2001 qui a abouti au « tripatouillage » de la loi fondamentale, qui a permis à Lansana Conté de briguer un troisième mandat de 5 ans. Battu, le Président Conté l’avait pris dans son gouvernement en lui confiant le poste de Ministre de l’enseignement pré universitaire.
Il faut d’autre part souligner que les 12 candidats recalés disposent de la journée de ce mardi 25 mai pour déposer les recours au greffe de la Cour suprême qui devra statuer sur ces cas dès le mercredi, 26 mai. La délibération étant prévue pour le même jour. – AfricaLog