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Quand Dadis sort de son silence, furieux

Jan 09, 2014
Quand Dadis sort de son silence, furieux

L’ancien Chef de la junte qui a pris le pouvoir le lendemain de la mort du Président Lansana Conté vit depuis janvier 2010 dans la capitale du Burkina Faso, Ouagadougou. Il revenait d’une évacuation sanitaire au Royaume du Maroc à la suite de la tentative d’assassinat sur sa personne par son aide de camp, Toumba Diakité, le 3 décembre 2009.

Ce mercredi, 8 janvier 2014 donc, capitaine Moussa Dadis Camara est sorti de sa réserve en tirant à boulets rouges sur «ceux qui utilisent mon nom, pour atteindre leur objectif». Pour lui, «ce sont des opportunistes».

L’homme qui est reconnu pour son franc-parler, a cité nommément l’Union Guinéenne pour la Démocratie et le Développement (UDGG) et ses responsables de se servir de sa célébrité pour se faire une place au soleil. Il faut signaler que l’UGDD a eu un seul député élu pour la législature qui doit être inaugurée le 13 janvier 2014.

C’est ainsi que Dadis a appelé une radio libre de la place pour "déverser sa bile": «Ce sont des opportunistes qui vendent leur parti à travers ma personne pour avoir l’électorat. Si leur Chef est venu me voir à Ouagadougou, c’est pour profiter de mon aura pour faire connaître l’UGDD. Je ne reconnais pas l’UGDD. Ce n’est pas mon parti et je ne soutiens aucun parti».

De façon globale, il annonce: «Je ne suis pas dans la politique. Dites clairement cela. C’est moi qui vous ai appelé sinon, je n’ai pas besoin de le dire. Ça ne m’intéresse pas. Mais, ce sont des opportunistes. Ecrivez-cela noir sur blanc : tous les gens de l’UGDD qui se réclament de moi, ce sont des opportunistes».

Il estime qu’«Il ne faut pas faire la politique [en te servant du nom d’autrui]. Si tu veux avoir le palais [présidentiel ; NDLR], il ne faut pas marchander une personne [pour en faire un tremplin] vers le pouvoir. S’ils veulent le pouvoir, ils n’ont qu’à chercher leur pouvoir mais laisser, mon nom».

Au moment donc où des propos politiciens sont distillés sur le retour de Dadis en Guinée, celui-ci coupe court: «J’ai même dit à la Forêt. La Forêt ne les reconnaît pas. La Forêt ne les reconnaît pas. Ce sont eux qui cherchent à perturber la population guinéenne et plus particulièrement la Forêt. Ils ont de ma personne une marchandise. Il suffit simplement qu’ils disent mon nom pour qu’ils aient des adhérents».

Autrement dit, Dadis ne saurait être la propriété d’un quelconque parti politique ou d’une quelconque communauté: «Ce ne sont pas eux qui ont fait de moi un Président. C’est Dieu qui a fait de moi un Président avec la bénédiction de tous les Guinéens.

Si je dois retourner, ça ne dépendra pas d’eux, ça dépendra de Dieu. Ça dépendra de Dieu. Je dois retourner. Que pourront-ils concrètement ? C’est pourquoi, je dis que ce sont des opportunistes. Ils utilisent ce genre de langage pour qu’ils aient la confiance des Guinéens. Et que l’on dise que ces gens-là, ils aiment le Président Dadis. Et moi, j’ai compris, ce sont mes premiers ennemis».

Capitaine Dadis de marteler: «Je ne suis affilié à aucun parti politique, quel qu’il soit, jusqu’à preuve du contraire. Le jour où je vais m’affilier [adhérer ; NDLR] à un parti politique, si je le veux bien, vous serez [les journalistes ; NDLR] les premiers à être informés. Je le ferais de façon officielle. Mais, pour le moment, la politique ne m’intéresse pas encore. Et tous ceux qui utilisent mon nom, c’est pour atteindre leur objectif. C’est à des fins politiques. Ils utilisent mon nom, à des fins politiques».

L’homme, ainsi qu’on le voit, semble mûri et il voit toujours du petit bout de la lorgnette: «Même en Forêt, quand ils y vont, ils disent que l’UGDD est le parti de Dadis. Je ne connais pas l’UGDD. J’ai géré une nation. Personne, aucun Guinéen ne peut me donner des instructions. D’ailleurs, je suis un homme, vous connaissez bien ma nature ! Personne ne peut me gérer ; personne ne peut me détourner pour m’amener dans l’opposition. Je ne veux pas que les gens continuent à se servir de mon nom. Tout ce que je veux pour les Guinéens, c’est la paix. C’est la paix que je cherche. Donc, je ne veux pas que les gens se servent de mon nom dans des questions de parti politique. Je n’ai rien à foutre là-dedans».

Parlant de l’interview affichée sur un site et qui est à l’origine, entre autres causes de son courroux, Moussa Dadis Camara est catégorique: «L’intéressé a menti. L’intéressé a menti. Et je crois que vous allez revoir ledit article. L’auteur l’a rectifié. Il l’a rectifié. J’avais appelé la personne pour réagir en lui disant que je n’aime pas cette façon de faire. C’est une façon d’opposer les gens. C’est une façon d’opposer les gens. Franchement, que les gens ne s’assoient pas pour écrire des bêtises».

L’ancien Chef de la junte a aussi abordé ses relations avec le Président Alpha Condé: «J’entretiens de très bons rapports avec le Président de la République. Je ne suis pas un homme malhonnête. Je ne cherche pas à créer des problèmes en Guinée. J’entretiens de très bons rapports avec le Président Alpha Condé qui est légitime. Cela est de ma culture ; c’est de l’intérêt de la nation».

L’homme a, d’autre part, précisé: «J’entretiens aussi de très bons rapports avec les opposants. La preuve en est que quand ils viennent ici [à Ouagadougou ; NDLR], ils viennent me saluer. Je les reçois. Ce sont des frères à moi. Je ne fais pas la confusion entre le pouvoir et l’opposition. Donc, j’ai de très bonnes relations avec le pouvoir en l’occurrence, le Président Alpha Condé et tous les leaders politiques. Je suis ancien Président de la Guinée, je suis avec tout le monde. Je n’ai aucun intérêt de me mêler de quoique ce soit. Aujourd’hui, les Guinéens veulent la paix. Pour tout ce qui concerne la politique, ou le pouvoir, je ne suis pas là-dedans pour le moment».

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