Le dirigeant malgache Andry Rajoelina déclare qu'il pourrait former un gouvernement de transition politiquement "neutre" après l'échec, ce week-end en Afrique du Sud, de nouvelles discussions sur un partage du pouvoir, et il a dit s'attendre à conserver le soutien des militaires.
Après des mois de manifestations, Rajoelina a, en mars 2009, évincé du pouvoir le président élu Marc Ravalomanana avec l'aide d'une partie de l'armée. Le pays est depuis paralysé par une crise politique.
Les militaires ont donné le mois dernier jusqu'à la fin avril à Rajoelina pour trouver une solution, alors que le jeune dirigeant et une centaine de ses alliés sont désormais frappés par des sanctions de l'Union africaine.
"Nous avons décidé - lorsque les hommes politiques ne réussissent pas à s'entendre - que la direction des affaires du gouvernement et des principales institutions politiques doit être laissée à des personnalités neutres", a dit Rajoelina à des journalistes.
Il n'a pas donné de précisions mais le bruit court que le nouveau gouvernement pourrait regrouper des technocrates, des membres de la société civile et des militaires.
Rajoelina n'a pas dit s'il limogerait le Premier ministre, un officier supérieur, mais il a affirmé que le temps des discussions était terminé, bien qu'il se soit déclaré ouvert aux propositions de ses rivaux.
"Il nous faut aller de l'avant, nous devons édifier la IVe République. La transition doit prendre fin cette année", a-t-il encore dit en se déclarant convaincu d'être "sur la même longueur d'ondes que les forces armées".
DÉCISION DANS LES 48 HEURES
Une décision définitive sur la manière d'aller de l'avant sera prise dans un délai de 48 heures, a assuré le dirigeant malgache.
L'opposition et les responsables militaires n'ont pas réagi dans l'immédiat.
Rajoelina, Ravalomanana et les anciens présidents Didier Ratsiraka et Albert Zafy ont participé la semaine dernière à Pretoria à trois jours de discussions sous l'égide de la France, de l'Afrique du Sud et de la Communauté de développement d'Afrique australe (SADC).
L'ancien président mozambicain Joaquim Chissano, médiateur de la SADC, a déclaré que les pierres d'achoppement portaient sur la date d'élections et sur l'amnistie de crimes qui auraient été commis pendant la période précédant la chute de Ravalomanana.
Rajoelina a dit qu'il prendrait "des mesures" contre quiconque tenterait d'entraver la tenue d'élections dans l'île. Mais les donateurs étrangers ont prévenu que des élections organisées unilatéralement manqueraient de légitimité et de transparence. - Reuters