Omniprésent dans la campagne, Barack Obama s'est joint mercredi au tir de barrage du camp démocrate contre Donald Trump, appelant les Américains à rejeter «la peur».
«Vous avez l'occasion d'écrire l'histoire. Si Hillary gagne la Caroline du Nord, elle gagne», a-t-il lancé à Chapel Hill, ville étudiante de Caroline du Nord.
«Et quand j'ai dit que le sort de la république était entre vos mains, je ne plaisantais pas.»
«Rejetez la peur! Choisissez l'espoir! Votez!», a-t-il lancé.
À six jours de l'élection, les deux camps abandonnent toute subtilité et durcissent leurs coups comme jamais, a fortiori quand les sondages montrent un resserrement.
Le candidat républicain a été le premier à ouvrir le feu: l'élection de sa rivale risquerait de provoquer une «crise constitutionnelle sans précédent» aux États-Unis et même une «Troisième guerre mondiale», a-t-il affirmé lors d'un rallye en Floride.
Longtemps à la peine dans les sondages, M. Trump a retrouvé un second souffle depuis la récente relance de l'enquête du FBI sur les emails de son adversaire.
«C'est le plus grand scandale depuis le Watergate», l'affaire d'espionnage politique qui a contraint le président Richard Nixon à démissionner en 1974, a tonné le candidat pour la cinquième journée consécutive.
«Hillary va sûrement être sous le coup d'une enquête pour de nombreuses et nombreuses années, conduisant probablement à un procès pénal» a-t-il encore estimé, tout sourire, devant une foule de partisans appelant à placer l'ancienne secrétaire d'État «derrière les barreaux».
Attaquée sur sa probité depuis des mois, la candidate démocrate a vu son avance dans les sondages se réduire et a, elle aussi, décidé de ne plus retenir ses coups face à un rival qui a «passé sa vie à dénigrer, dégrader, insulter et agresser les femmes».
«Pour la dernière semaine, nous voulons décrire le choix donné aux électeurs», expliquait la porte-parole d'Hillary Clinton Jennifer Palmieri dans l'avion Clinton, en vol vers Las Vegas. «Le fait est que le choix Donald Trump est assez sombre».
En déplacement dans le Nevada et l'Arizona, celle qui ambitionne de devenir la première présidente des États-Unis devrait de nouveau s'en prendre à son adversaire, qui n'aurait pas, selon elle, le «tempérament» requis pour s'asseoir dans le Bureau ovale.
Mme Clinton n'a pas hésité à s'en prendre aux partisans de M. Trump en disant mardi en «avoir plus qu'assez» de leurs comportements «dangereux», augurant d'une difficile réconciliation entre les deux Amériques qui se font face dans ce scrutin.
Dans un entretien publié mercredi, le président américain est aussi venu en aide à son ancienne secrétaire d'État (2009-2013) en critiquant à mots couverts le directeur du FBI James Comey, sur le grill pour avoir relancé l'enquête sur les emails la semaine dernière.
«Il existe une norme selon laquelle lorsqu'il y a des enquêtes, nous ne travaillons pas sur des insinuations, des informations incomplètes ou des fuites», a déclaré celui qui quittera la Maison-Blanche le 20 janvier.
Ce climat délétère sans précédent dans une élection américaine est encore plombé par les révélations quasi-quotidiennes de la presse, notamment sur les finances du milliardaire, ou la publication des emails de l'équipe de campagne de Mme Clinton par WikiLeaks.
La moyenne des sondages récents réalisés avec un échantillon représentatif de tout le pays montre un écart réduit à moins de deux points, certains plaçant les deux candidats à égalité.
Mais les états-majors ont les yeux rivés sur les chiffres dans la douzaine d'États-clés qui peuvent basculer d'un côté ou de l'autre, et décideront ainsi de l'issue du scrutin.
La démocrate reste en tête en Pennsylvanie, dans le New Hampshire et dans une moindre mesure en Caroline du Nord, selon un nouveau sondage Quinnipiac.
Mais Donald Trump la devance dans l'Ohio et en Floride, deux États sans lesquels le républicain ne pourra conquérir la Maison Blanche. La Floride, avec ses 29 grands électeurs à la clé, devient le véritable champ de bataille de cette fin de campagne. Jeudi, Donald Trump et Barack Obama se croiseront ainsi dans la même ville du Sunshine State, à Jacksonville. – AfricaLog avec agence