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Résultats encourageants pour un traitement contre l'Ebola en Guinée

Feb 06, 2015
Résultats encourageants pour un traitement contre l'Ebola en Guinée

Un traitement contre l'Ebola expérimenté dans un essai clinique en Guinée soulevait jeudi l'espoir de parvenir enfin à un médicament efficace contre le virus, pour la première fois depuis le début de l'épidémie en Afrique de l'Ouest.

Au même moment, le Fonds monétaire international (FMI) annonçait un allègement de 100 millions de dollars de la dette des trois pays les plus touchés, la Sierra Leone, le Liberia et la Guinée, afin de leur permettre de se relever de l'épidémie.

Le FMI a pour ce faire élargi un mécanisme qu'il avait créé après le séisme d'Haïti en 2010.
Sur le plan médical, l'épidémie n'est pas encore vaincue, a prévenu le Dr Bruce Aylward, chef des opérations anti-Ebola pour l'Organisation mondiale de la santé (OMS), commentant les dernières statistiques faisant état pour la première fois depuis le début de l'année d'une hausse de nombre de nouveaux cas identifiés.

«Le virus nous a dit haut et fort cette semaine "je ne vais pas disparaître comme vous vous y attendez"», a expliqué le Dr Aylward, soulignant que certaines zones deviendraient difficilement accessibles après le début de la saison des pluies dans deux mois.

Selon Axelle Ronsse, coordinatrice médicale de MSF en Guinée, l'augmentation des cas recensés dans le pays se concentre dans «des zones "réticentes" auxquelles d'autres équipes ont finalement eu accès après avoir sensibilisé la population et ont eu accès à des poches de cas» inconnus jusqu'alors.

«C'est justement la période difficile parce que les gens ont vu la baisse de cas comme tout le monde et donc pensent qu'on peut baisser les bras, mais en fait non, c'est maintenant que c'est important justement d'aller localiser ces petites poches», a-t-elle expliqué.

MSF, qui participe aux essais du traitement antiviral japonais favipiravir (Avigan) produit par une filiale de Fujifilm, continue à insister sur la nécessité d'un diagnostic précoce et de respecter les mesures d'hygiène, pour endiguer l'épidémie.

Il s'agit du seul traitement potentiel contre l'Ebola susceptible d'être rapidement produit, facile à utiliser, car en comprimés. Le groupe japonais assurait, fin 2014, disposer de «réserves suffisantes pour plus de 20 000 personnes».

«Réduction de la mortalité»

Après des tests sur 80 malades de l'Ebola, adultes et enfants, en Guinée, les résultats préliminaires sont plutôt positifs, a fait savoir l'Institut français pour la santé et la recherche médicale (INSERM), qui supervise l'essai clinique.

Mais les résultats scientifiques n'ont pas été détaillés ni encore officiellement publiés «selon les modalités habituelles de communication scientifique», a précisé l'INSERM.

L'essai a été conduit en partenariat avec des chercheurs et les autorités de Guinée, MSF, l'ONG Alima et la Croix-Rouge française. Il a débuté le 17 décembre 2014 dans le centre de traitement de MSF à Guéckédou (sud de la Guinée).

«Les résultats obtenus sont encourageants. Ils montrent une réduction du nombre de décès chez les adultes et adolescents ayant une faible multiplication du virus. La guérison est accélérée», a indiqué la présidence française après la présentation mercredi de ces résultats préliminaires au chef de l'État François Hollande.

Ces résultats suscitent un «espoir raisonnable» et «ouvrent de nouvelles perspectives pour l'accès à un traitement», mais une «validation chez un plus grand nombre de patients est nécessaire», a souligné Paris.

Le président de l'INSERM Yves Lévy et Jean-François Delfraissy, coordinateur français de la lutte contre l'Ebola, sont arrivés jeudi soir en Guinée pour discuter de ces résultats avec le président Alpha Condé.

Avant cet essai, ce traitement qui dispose déjà d'une autorisation de commercialisation au Japon pour combattre certaines formes de grippe s'était montré efficace contre l'Ebola, mais seulement sur des animaux.

Plus récemment, il a été utilisé comme traitement d'urgence pour des soignants contaminés, en particulier la jeune infirmière de MSF rapatriée et soignée avec succès en France à l'automne 2014.

Un autre essai clinique mené au Liberia avec un autre traitement expérimental, le brincidofovir, a été arrêté début février en raison du ralentissement de l'épidémie, faute de cas.

L'épidémie en Afrique de l'Ouest, la plus grave depuis l'identification du virus en Afrique centrale en 1976, partie en décembre 2013 du sud de la Guinée, a fait quelque 9000 morts identifiés, un nombre nettement sous-estimé, selon l'OMS, pour plus de 22 500 cas recensés. – AfricaLog avec agence