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Tirs israéliens sur une école à Gaza, au moins 30 morts

Jan 06, 2009

Des obus israéliens ont tué au moins 30 personnes réfugiées mardi dans une école gérée par l'Onu dans le nord de la bande de Gaza, un carnage qui devrait accélérer l'offensive diplomatique internationale pour obtenir un cessez-le-feu.

Les Etats-Unis, peu après l'annonce de ce drame, ont demandé un cessez-le-feu "immédiat" qui soit "durable, viable et non limité dans le temps" et souligné leur volonté d'être "constructifs". La secrétaire d'Etat Condoleezza Rice est attendue au siège des Nations unies à New York pour participer aux efforts en vue d'instaurer une trêve et assister en soirée à une réunion du Conseil de sécurité.

En tournée au Proche-Orient, le président français Nicolas Sarkozy, qui était mardi en Syrie et au Liban, a dit avoir un "petit espoir" d'obtenir un cessez-le feu et devait revoir le président égyptien Hosni Moubarak dans la soirée.

Il s'agit notamment d'assurer que le Hamas ne puisse se réarmer, en empêchant la contrebande d'armes entre l'Egypte et Gaza.

Au quatrième jour de l'offensive terrestre de Tsahal, deux obus de char israéliens sont tombés devant une école administrée par l'Onu dans le camp de réfugiés palestiniens de Djabaliah.

Un responsable des Nations unies, John Ging, directeur des opérations de l'UNRWA (Agence de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine) à Gaza, a fait état de 30 morts et de 55 blessés, des médecins palestiniens ont parlé d'au moins 40 morts.

Les éclats ont fauché les civils qui se trouvaient à l'extérieur de l'établissement et les centaines d'autres qui s'étaient réfugiés à l'intérieur pour fuir les combats.

La scène de l'attaque, filmée par des correspondants de Reuters, offre une vision de cauchemar : corps, chaussures et vêtements déchirés jonchent le sol, dans des mares de sang.

Cette 'bavure' porte à 629 - dont une proportion croissante de civils - le nombre de Palestiniens tués depuis le début de l'offensive lancée il y a onze jours par l'armée israélienne contre le mouvement Hamas. Il y a plus de 2.700 blessés.

EMPÊCHER LA CONTREBANDE D'ARMES

Lors de la guerre de l'été 2006 contre le Hezbollah, des tirs israéliens avaient tué une quarantaine de civils dans le village de Cana, au Sud-Liban.

Mardi, en début de journée, un raid aérien israélien avait visé une autre école de l'UNRWA dans le centre de la bande de Gaza, tuant trois civils.

Le bilan des pertes civiles palestiniennes de la journée s'établit à 75 morts. Quatre militants palestiniens ont également péri dans les combats.

Israel a intensifié sa percée dans le sud de la bande de Gaza, excluant tout cessez-le-feu tant que le Hamas ne sera pas mis dans l'impossibilité de se réarmer.

Le désarmement des islamistes du Hamas "est la question-clé", a insisté Mark Regev, porte-parole du Premier ministre israélien, Ehud Olmert. Il a souligné que le Hamas avait profité de la trêve de six mois rompue fin décembre pour doubler la portée de ses lance-roquettes utilisés contre Israël, qui est passée de 20 km à 40 km.

L'armement des combattants islamistes transite principalement par les tunnels creusés entre l'Egypte et la bande de Gaza.

Nicolas Sarkozy mène en accord avec Le Caire une "initiative sérieuse" en vue de permettre une trêve en réglant cette question, a reconnu un responsable israélien.

"Nous sommes en train de travailler sur quelque chose de concret", a ajouté ce responsable qui a évoqué le déploiement d'une "présence internationale" le long de cette frontière entre l'Egypte et Gaza pour empêcher la contrebande d'armes.

SARKOZY A UN "PETIT ESPOIR"

L'ancien Premier ministre britannique Tony Blair, émissaire du "quartet" international pour le Proche-Orient, a déclaré que Nicolas Sarkozy, l'Union européenne et les Etats-Unis étaient d'accord pour que de nouvelles mesures "crédibles" soient "rapidement" prises afin d'empêcher cette contrebande.

Les forces terrestres israéliennes, qui sont entrées en action samedi soir après huit jours de bombardements aériens, ont intensifié leurs opérations dans le sud du territoire palestinien et pénétré dans la ville de Khan Younès.

Des combats se sont aussi déroulés dans les faubourgs de la ville de Gaza, où la population terrorisée reste terrée chez elle.

L'armée israélienne dit avoir tué 130 militants palestiniens depuis samedi, ce qui signifierait que les pertes palestiniennes dépasseraient les 700 morts car les corps des combattants tués restent en général sur le terrain.

Le tiers du million et demi d'habitants du territoire vit dans la ville même de Gaza. La population manque de vivres et d'eau potable, l'électricité est coupée et le pilonnage israélien a transformé la cité en ville fantôme.

Depuis le début de l'offensive fin décembre, les Israéliens ont eu dix morts, dont trois civils et un soldat tués par des tirs de roquettes sur le sud de l'Etat juif.

Mardi, au moins cinq roquettes ont été tirées sur Israël. L'une d'elle a blessé une fillette de trois ans dans la ville de Gadera, à 28 km de Tel Aviv, a annoncé la police.

En tournée diplomatique depuis lundi dans la région, Nicolas Sarkozy a appelé à l'instauration d'une trêve provisoire pour permettre l'acheminement d'une aide humanitaire.

La France travaille en ce sens à un projet de résolution qu'elle souhaite soumettre rapidement au Conseil de sécurité de l'Onu.

A Damas mardi, Nicolas Sarkozy a demandé l'aide du président syrien Bachar al Assad pour convaincre "tout le monde de revenir à la raison". Il devait faire étape dans la soirée en Egypte pour y rencontrer à nouveau le président Hosni Moubarak, qu'il avait vu lundi. Le président français s'est successivement rendu en deux jours en Egypte, en Cisjordanie, en Israël, en Syrie et au Liban. - Reuters