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Togo: Jean-Pierre Fabre rejette la victoire de Faure Gnassingbé aux présidentielles

Mar 07, 2010

 Le principal opposant togolais Jean-Pierre Fabre a catégoriquement rejeté dimanche sa défaite à l'élection présidentielle du 4 mars face au chef de l'Etat sortant Faure Gnassingbé et annoncé des manifestations tandis que des proches de l'opposition ont été interpellés.

"Je ne reconnais pas la prétendue victoire de Faure Gnassingbé", a déclaré le candidat de l'Union des forces de changement (UFC), assurant avoir remporté le scrutin à un tour avec 55 à 60% des suffrages sur l'ensemble du territoire.

"Nous allons multiplier les manifestations. Nous n'allons pas nous laisser faire", a-t-il mis en garde devant le siège de son parti, dans un quartier populaire de la capitale, où quelques centaines de jeunes sympathisants, surexcités, étaient réunis depuis la matinée.

La Commission électorale nationale indépendante (Céni), a annoncé samedi soir que le chef de l'Etat sortant, Faure Gnassingbé, 43 ans, l'avait largement emporté, avec 60,92% des voix, contre 33,94% à M. Fabre.

Faure Gnassingbé, qui s'exprime rarement dans les médias ne l'a pas encore fait depuis l'annonce de sa victoire. Mais son parti, le Rassemblement du peuple togolais (RPT), le parti au pouvoir, s'était félicité de sa victoire samedi soir et a affirmé que M. Gnassingbé était "porté par une dynamique populaire".

"Je conteste absolument les chiffres publiés car la procédure utilisée par la Céni est illégale", a déclaré M. Fabre, âgé de 58 ans, qui s'exprimait dimanche matin pour la première fois depuis l'annonce des résultats de l'élection du 4 mars, qui s'est déroulée dans le calme de l'avis des observateurs locaux et étrangers.

Dimanche, la situation dans le reste de la capitale semblait calme. Les habitants avaient repris leurs occupations habituelles, après s'être enfermés chez eux samedi, craignant des troubles.

Une douzaine de personnes proches de l'opposition ont été interpellées depuis samedi, selon des sources policière et d'opposition.

Parmi elles figurent deux proches du candidat Messan Agbéyomé Kodjo, ex-Premier ministre togolais, et deux dirigeants d'un mouvement de jeunes proche de l'UFC.

Eric Dupuy, secrétaire national à la communication de l'UFC, a indiqué dimanche que tous les membres du Front républicain pour l'alternance et le changement, qui regroupe l'UFC et deux autres formations d'opposition, allaient "se réunir au siège de l'UFC pour définir les actions à mener dans les prochains jours".

Ces dernières semaines, l'opposition n'a cessé de mettre en garde contre des fraudes électorales, et depuis plusieurs jours de jeunes partisans de M. Fabre ont menacé de manifester violemment au cas où le président sortant obtiendrait un nouveau mandat.

Faure Gnassingbé, fils du général Gnassingbé Eyadéma qui dirigea la nation de 6,5 millions d'habitants pendant 38 ans, avait été installé par l'armée dans le fauteuil présidentiel dès la mort de son père, en février 2005.

Il avait été élu 3 mois plus tard lors d'une élection vivement contestée et suivie de violences qui ont fait 400 à 500 morts selon l'ONU.

L'élection de jeudi a été perçue comme un test pour le Togo, petite nation ouest-africaine qui souhaiterait tourner la page des troubles électoraux, fréquents depuis des décennies. - AFP