La première retombée de la rencontre de Dakar qui consistait à réconcilier Cellou Dalein Diallo et Bah Oury, respectivement Président et Vice-président de l’UFDG, est la prise de la décision n°066/ UFDG/CAB/2014 portant levée de la suspension du second par le premier.
En effet, sans indiquer le rang de la Vice-présidence qu’occupe Bah Oury, Cellou Dalein Diallo a pris cette décision par rapport aux statuts de l’UFDG et suite à la délibération du Conseil politique élargi au Bureau exécutif et au Groupe parlementaire de l’UFDG réunis ce 1erjuillet 2014 autour de la décision n°035/UFDG/CAB/2014 du 16 avril 2014 portant suspension de Bah Oury.
Le signataire de l’acte s’est simplement contenté de notifier que Bah Oury est le Vice-président de l'UFDG chargé des Relations Extérieures et de la de la Communication.
Au regard de la nouvelle donne née de la rencontre dans la capitale sénégalaise des deux personnalités du parti du fromager, UFDG, Bah Oury va-t-il continuer à se réclamer Président de l’opposition Républicaine Extraparlementaire (OREP) alors que l’UFDG siège déjà à l’Assemblée nationale? UFDG dont il se dit Fondateur Vice-président!
On se rappelle l’objectif qu’il avait fixé à l’OREP, à sa création: «L'objectif de l'OREP est double. C'est pour changer la gouvernance du pays. Il faut changer, il faut renvoyer Alpha Condé du pouvoir en Guinée. Mais en même temps, il y a l'autre volet. Il faut construire le socle démocratique sur lequel nos valeurs vont se reposer. Cela veut dire, en même temps qu'il faut lutter contre Alpha Condé, en même temps, ceux qui aiment la Guinée doivent penser à reconstruire une alternative pour que demain, la Guinée ne soit pas celle d'aujourd'hui». Tient-il toujours à cette structure?
En attendant d’avoir une réponse de l’intéressé, ce qui rend beaucoup plus sceptiques, les observateurs suite à la rencontre de Dakar, c’est que Bah Oury avait, dans une interview, averti: «Si demain, vous entendez que Bah Oury et Cellou Dalein se retrouvent, c'est par rapport à un point unique et essentiel : c'est permettre à l'UFDG, en tant que parti politique, de se donner les moyens de traverser une période tumultueuse pour l'acceptation d'une feuille de route qui permettrait d'organiser dans des conditions équitables et acceptables un congrès en bonne et due forme qui prend en charge l'essentiel de ce parti et de l'avenir du pays. Nous avons en commun le fait d'être de l'UFDG. Je ne peux pas leur enlever cela. Mais je ne peux pas accepter que ceux qui sont avec moi soient marginalisés et éjectés. Si des gens pareils [Cellou et son clan] gouvernent la Guinée, ils feront pire qu'Alpha Condé. Et quitter l'UFDG, ce serait leur faciliter la tâche. Le combat se fera donc à l'intérieur de l'UFDG, autour des valeurs pour faire émerger une identité démocratique du parti»
Il n’avait pas aussi manqué de relever que lui et Cellou Dalein avaient des visions politiques divergentes et que s’il le respecte, c’est pour une raison matrimoniale: «À titre personnel, je dois du respect à Cellou Dalein Diallo parce que c'est l'oncle de mon épouse. Mais, en ce qui concerne les choix politiques, nous n'avons pas les mêmes visions».
Quelle peut être l’appréciation dans le for intérieur de Bah Oury, aujourd’hui, à la lecture de sa phrase suivante: «Il y a des gens qui disent il faut discuter et s'entendre avec Cellou Dalein Diallo. Ces gens-là [Cellou et ses proches au sein de l’UFDG ; NDLR] n'ont plus la légitimité de parler et d'agir au nom de l'UFDG parce qu'ayant sacrifié les valeurs cardinales qui fondent l'existence de ce parti. Dans ce contexte, organiser un congrès où ce sont ces quarterons qui ne représentent absolument rien qui vont se retrouver par les grâces du prince à Conakry [Cellou Dalein ; NDLR] pour dire que nous avons décidé ceci et cela, ça n'engagera pas l'UFDG».
D’autre part, c’est l’inquiétude qui vient de naître à la suite de l’alerte de la Fédération UFDG – France, par le biais d’Ibrahima Sow. En effet, après avoir relevé que «Les militants de l’Union des Forces Démocratiques de Guinée (UFDG) ont suivi avec attention la rencontre de Dakar entre le Président du Parti M. Cellou Dalein Diallo et le 1er vice-président M. Bah Oury», M. Sow a, dans un premier temps, souligné que «Cette rencontre a suscité un grand espoir au sein des Guinéens».
Toutefois, dans un second temps, Ibrahima Sow fait le constat amer suivant: «Nous constatons avec regret qu’Habib Baldé, Secrétaire fédéral sortant, avec la complicité de certains responsables de l’UFDG, notamment Mamadou Dian Diallo Secrétaire national chargé de l’UFDG à l’étranger et député, continuent toujours leurs entreprises de déstabilisations du parti en France». (sic)
Il estime que «Ces attitudes ne contribuent guère à rétablir la confiance, car nous percevons une dynamique du "double langage car M. Dian Diallo et Dr Fodé Oussou Fofana respectivement Secrétaire national en charge des Structures du parti à l’étranger et Vice-président chargé des Affaires sociales et juridiques, envoient des notes de félicitations à M. Baldé Habib pour le travail de sape qu’il est en train de commettre». (sic)
Et fort justement, vu ce qui commence à se passer au lendemain de la rencontre de Dakar, un confrère a noté: «Tout porte donc à croire que la rencontre de Dakar entre Cellou Dalein et Bah Oury, sous l’égide de la communauté Hâali pular, ne servait qu’à une opération de relation publique. Une séance de photos. L’abcès n’ayant pas été crevé à Dakar, les petites querelles entre les deux personnalités de l’UFDG reviennent».
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