Un officier mutiné se proclame chef de l'armée malgache
Un officier mutiné, le colonel Noël Ndriarijoana, s'est proclamé nouveau chef de l'armée malgache, écartant de cette fonction le général Edmond Rasolomahandry, qui avait donné à la classe politique du pays trois jours pour résoudre la crise en cours.
Le général Rasolomahandry avait lancé mardi au président Marc Ravalomanana et au chef de l'opposition Andry Rajoelina un ultimatum de 72 heures pour mettre fin aux troubles qui ont fait 135 morts depuis le début de l'année dans le pays. "Les discussions se sont déroulées sans problèmes entre frères. Désormais, l'armée est à mes côtés", a assuré devant les journalistes le colonel Ndriarijoana, qui dirige les mutins. Les troupes se sont mutinées par colère contre la répression menée par le gouvernement contre les manifestants hostiles au chef de l'Etat, mais Andry Rajoelina, maire destitué de la capitale Antananarivo, a pris ses distances avec les mutins. L'ambassadeur des Etats-Unis à Madagascar a averti que le pays était "au bord de la guerre civile", ont rapporté mardi des médias malgaches. Plusieurs ambassades étrangères ont fait savoir qu'elles suspendraient toute aide en cas de coup d'Etat. Le président sénégalais, Abdoulaye Wade, a invité mercredi Ravalomanana et Rajoelina à se rendre au Sénégal pour apaiser les tensions et parler de paix. LES DIRIGEANTS RELIGIEUX VEULENT NÉGOCIER "Compte tenu du fait que la situation actuelle rend toute médiation sur place délicate, le président de la République invite les deux parties à venir à Dakar pour procéder à des négotiations pouvant aboutir à une paix durable", a déclaré la présidence sénégalaise dans un communiqué. Le président Wade, qui avait déjà joué un rôle de médiateur lors d'une précédente crise à Madagascar en 2002, laquelle avait débouché sur l'arrivée de Ravalomanana à la présidence, a souligné que le président malgache et Rajoelina avaient tous deux demandé sa médiation. Lundi soir, l'Onu a placé sous sa protection dans une résidence diplomatique Andry Rajoelina. Ce dernier est entré dans la clandestinité voici quelques jours de crainte d'être arrêté par les forces de sécurité du président Ravalomanana. Les dirigeants religieux du pays qui tentent de servir de médiateurs comptent organiser à partir de jeudi trois jours de négociations pour tenter de sortir de la crise. Le chef de l'Etat a dit qu'il serait présent mais un conseiller de Rajoelina a fait savoir que celui-ci n'avait pas été officiellement informé de la tenue de ces discussions. - Reuters
