Une multitude de rencontres et d’apartés, une pluie de communiqués. Une volonté d’être concret aussi, en évitant des slogans creux. C’est ainsi que se résume le sommet Etats-Unis - Afrique, organisé à Washington du 13 au 15 décembre. Huit ans après le précédent, il devait illustrer la disponibilité de l’administration Biden à l’égard du continent, alors que la Chine y avance ses pions à coups de grands projets. Il y eut même, lors d’un dîner officiel à la Maison Blanche, mercredi, un toast symbolique du président américain. « Nous avons en mémoire les hommes, les femmes et les enfants volés qui ont été ramenés enchaînés vers nos côtes, subissant une cruauté inimaginable. Le péché originel de ma nation fut cette période», a-t-il déclaré.
Un mot fut décliné à satiété, celui de partenariat. Pour la Maison Blanche, il s’agissait de mettre en exergue un double contraste favorable : avec Pékin, mais aussi avec l’ère Trump. Joe Biden a affirmé la volonté de son pays de soutenir «chaque aspect de la croissance inclusive de l’Afrique», en soulignant les défis en partage, comme la sécurité alimentaire ou la mutation énergétique.
«La transition économique de l’Afrique dépend d’une bonne gouvernance, de populations en bonne santé, d’une énergie fiable et abordable, a-t-il dit. Ce sont des choses que recherchent les milieux des affaires lorsqu’ils comptent investir.» Au total, près de 15 milliards de dollars de contrats et d’engagements entre entreprises privées ont été conclus.
Les Etats-Unis prévoient de consacrer 55 milliards de dollars aux pays d’Afrique au cours des trois années à venir. Un représentant spécial, le diplomate Johnnie Carson, a été désigné pour veiller au suivi des annonces. Joe Biden a aussi évoqué la mise en œuvre de l’accord sur la zone de libre-échange continentale africaine, conclu en 2018, qui devrait concerner 1,3 milliard de personnes dans huit ans. L’effort se veut à long terme.
Joe Biden a organisé à la Maison Blanche une rencontre avec les délégations de six pays où se tiendront des élections en 2023 : le Nigeria, le Gabon, le Liberia, la Sierra Leone, Madagascar et la République démocratique du Congo (RDC). Mais c’est surtout le secrétaire d’Etat, Antony Blinken, qui s’est démultiplié. Il porte la volonté de l’administration de donner des gages concrets d’engagement aux côtés des pays invités. - AfricaLog avec agence