Le président Robert Mugabe a critiqué lundi comme "racistes" les Etats occidentaux méfiants envers l'accord de partage du pouvoir au Zimbabwe, et a estimé que les aides occidentales n'étaient pas une solution aux malheurs économiques du pays.
"L'Occident cherche à nous diviser et à perturber notre paix. S'il ne veut pas traiter avec nous, est-ce que nous devrions continuer à vouloir son aide ?", a dit le président zimbabwéen à des milliers de sympathisants rassemblés à l'occasion des funérailles de son allié et adjoint Joseph Msika. "Le Zimbabwe n'a besoin d'être dépendant d'aucun endroit sur la planète, et encore moins des anciens colonisateurs impérialistes et racistes", une allusion à la Grande-Bretagne. "Nous ne faisons pas partie de l'Europe occidentale et des Etats-Unis", a-t-il ajouté, en estimant que les "grandes nations" étaient bâties sur leur propre talent et non pas sur l'aide étrangère. Ce discours survient après que la Secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton a réclamé des réformes plus importants de Harare lors de sa visite en Afrique du Sud. Washington et Pretoria ont alors promis de travailler ensemble pour accélérer la mise en oeuvre du pacte de partage du pouvoir dans le pays. Le vieux dirigeant, âgé de 85 ans, doit cohabiter avec le Premier ministre Morgan Tsvangirai, chef de l'opposition, dans un gouvernement d'union nationale depuis février dernier, après avoir perdu l'an dernier des élections pour la première fois la majorité depuis l'indépendance du pays en 1980. Les puissances occidentales réclament davantage de preuves que les réformes sont bien mises en oeuvre et une certaine froideur demeure au niveau international envers Mugabe alors que informations font état de violations continues des droits de l'Homme. Pionnier de la guerre d'indépendance de l'ex-Rhodésie du Sud, Joseph Msika, mort mercredi, était un des deux vice-présidents du parti Zanu-PF de Robert Mugabe. Des officiels de haut rang, dont Morgan Tsvangirai, le vice-Premier ministre Mutambara et des pays régionaux, dont le vice-président sud-africain Kgalema Motlanthe, ont assisté à ses funérailles. - AFP