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Le DG du Patrimoine bâti public confère avec la presse

Apr 06, 2013
Le DG du Patrimoine bâti public confère avec la presse

«Notre mission est la récupération par voie légale des propriétés immobilières de l’Etat et leur sécurisation», déclare Moustapha Naïté. «Sur 108.000 fonctionnaires à date, seuls 1700 sont logés par l’Etat», informe-t-il. «Moi, j’attends qu’on apporte les preuves de ce qui est articulé contre moi» [par l’opposition], réagit-il.

Le Directeur général du patrimoine bâti public (PBP) a animé ce vendredi, 5 avril 2013 une conférence de presse au cours de laquelle il a fait le point des réalisations de son équipe depuis janvier 2011, date de sa nomination par un décret présidentiel.

Une rencontre délocalisée de La Maison de la Presse pour le siège du PBP afin de permettre aux journalistes d’effectuer une visite des lieux et d’apprécier les efforts fournis en termes de défis que le service est en train de relever.

D’entrée de jeu, Moustapha Naïté a évoqué le socle sur lequel se reposent ses actions: «l’enjeu de la gestion du patrimoine immobilier bâti public, dans un contexte de globalisation qui a tendance à aligner les pays sur les mêmes règles exige aujourd’hui de nous, une normalisation rapide et efficiente».

Et pour cela, le jeune Directeur général est parti d’un questionnement: «Comment concilier le caractère social qui a prévalu jusqu’au moment de la politique de privatisation initiée par les autorités d’alors en 1986 et le caractère, on ne peut plus économique, un bien pour les locaux et une convoitise à sécuriser pour les investisseurs guinéens ou étrangers ?»

Pour répondre à cette interrogation, l’orateur d’estimer qu’il faut tout d’abord «restaurer l’autorité de l’Etat» car, relève-t-il, «depuis près trois décennies de collectivisation suivies par le flou de la transition, beaucoup de biens qui appartiennent à tous, ont été spoliés laissant libre cours à une ambiguïté volontaire entretenue par l’ignorance du droit».

M. Naïté a rappelé les instructions du Président de la République en matière de gestion de la chose publique de façon générale et du patrimoine bâti public, spécifiquement. D’après lui, «Pr. Alpha Condé commande de toujours agir dans le strict respect de nos lois avec fermeté mais aussi avec humanité».

En vue de mener à bien la mission confiée à la nouvelle équipe du Patrimoine bâti public, le Chef de l’Etat a mis sur pied une Commission nationale «pour assainir le patrimoine immobilier de l’Etat». La nouvelle direction a, dans cette optique, mis en place «un système d’informatisation pour archiver toutes les données assainies du patrimoine en vue d’éviter aux générations futures, de réécrire l’histoire … », précise Moustapha Naïté qui a ainsi fustigé le comportement des anciens dirigeants pour leur mauvaise gestion qui a caractérisé leur passage aux affaires et qui est l’une des causes du retard du pays, aujourd’hui. C’est pourquoi il dira que «la gestion patrimoine a été le concentré de la défaillance de l’Etat …».

Dans ce partage d’informations avec la presse, Moustapha Naïté a fait le point du bâti disponible à date, la situation de certaines infrastructures comme l’ex cité du chemin de fer dont la gestion était très opaque depuis la concession du terrain jusqu’à la réalisation des 17 immeubles, ce qui a amené le Président de la République à prendre un acte de réquisition des lieux, bref, le DG a éclairé la lanterne des uns et des autres sur les points obscurs liés à l’état du Patrimoine bâti public «pour que chacun de nous soit en mesure de savoir exactement, ce qui est fait de son bien, parce qu’il nous appartient à nous tous».

Par rapport au recensement et à l’assainissement, rappelle-t-il, en 2009, sur l’étendue du territoire national, il a été procédé au recensement des biens appartenant à l’Etat et ceux censés lui appartenir. Selon le Directeur général du Patrimoine bâti public, ce travail «a fait ressortir plus de 27 000 biens bâtis et terrains nus».

En 2011, poursuit-il, un décret présidentiel a mis en place la Commission nationale d’assainissement du Fichier de recensement du patrimoine immobilier de l’Etat «pour un traitement judicieux des requêtes de revendications des propriétés formulées par les citoyens». La Commission avait ainsi pour mission «l’examen des actes d’occupation et de propriété portant sur les immeubles recensés et le règlement des conflits y afférant».

Cette Commission travaille d’arrache-pied depuis le 8 mars 2011 sur les différents dossiers au cas par cas, commune par commune et préfecture par préfecture : «aujourd’hui, deux communes de la capitale, à savoir Kaloum et Dixinn sont passés au peigne fin et un rapport portant en détail les informations liées aux immeubles propriétés de l’Etat et à ceux appartenant aux citoyens est établie par cette Commission», rapporte M. Naïté qui reconnait ainsi «toutes les difficultés et la complexité de tous les dossiers auxquels nous touchons».

Concernant l’informatisation, le DG du PBP souligne que depuis sa nomination le 6 janvier 2011, sa première priorité ayant été «la récupération par voie légale des propriétés immobilières de l’Etat et leur sécurisation», un travail ardu devait être entrepris dans ce sens.

C’est ainsi, qu’il été procédé à «la collecte des renseignements portant sur ces immeubles et d’autre part, leur entretien permanent». Ce qui a amené la nouvelle équipe à «lancer un appel d’offres pour l’informatisation de ce service» sous les auspices de la Direction nationale des Marchés publics en 2012.

Depuis l’attribution du marché, se réjouit Moustapha Naïté, «jour par jour, la société adjudicataire installe tout le data center, qui est le centre de traitement des données et des logiciels», fait-il remarquer avant de déclarer, non sans fierté, que «la Guinée s’est dotée d’un data center qui a une capacité de plus de 7 200 Giga octets soit une possibilité de stockage de toutes les archives du pays».

Outre la formation de son personnel à cet outil de gestion, le Directeur général du Patrimoine bâti public souligne: «les structures internes de mon service sont interconnectées, les factures et contrats informatisés et les renseignements sur les locataires en bonne partie sont saisis en vue de faciliter la gestion financière des contrats et contrôler la mobilité des locataires».

L’année 2012 a également vu le début de rénovation de certains immeubles de l’Etat, dans la capitale.

Pour terminer ce volet, Moustapha Naïté a fait savoir que «sur 108.000 fonctionnaires à date, seuls 1700 sont locataires», c’est-à-dire logés par l’Etat et parmi lesquels il y a des retraités que l’on ne voudrait «pas mettre dehors après tant d’années de service. Il faut qu’il y ait un accompagnement», plaide-t-il tout en informant que le loyer rapporte 8 milliards 795 millions de GNF soit un peu plus d’un million d’euros.

En seconde partie, le Président de la Jeunesse pour la Majorité présidentielle a abordé certaines questions liées à l’actualité politique comme la récente accusation portée par l’opposition contre quatre (4) hauts cadres très liés au pouvoir d’avoir financé une contre manifestation pour «agresser les militants de l’opposition».

Sur ce plan, l’ancien chargé de communication du candidat Alpha Condé à la Présidentielle de 2010 est catégorique: «je pense que je n’ai pas eu tort de garder le silence» depuis cette accusation.

L’homme de justifier cette attitude: «j’ai compris qu’il y a une opinion nationale en Guinée. Et cette opinion a du bon sens. Contrairement à ce que les gens pensent, l’opinion nationale sait faire la part des choses. C’est-à-dire, ce qui est vrai, ce qui n’est que du montage et ce qui est superflu ou ce qui a été inventé. Et j’ose croire que la confiance que me porte une certaine opinion, cette confiance n’est pas encore entamée».

Le DG du PBP estime que «l’heure est grave avec des déclarations gratuites, fantaisistes, calomnieuses, sans preuve». Pour Moustapha Naïté, «j’ai dit que je refuse de me justifier et je ne me justifierai point. Parce que, dans ce pays, les gens savent qui est qui? qui a fait quoi?».

Il affirme ne pas jouer le jeu de ceux qui se prêtent à cela: «moi, j’attends qu’on apporte les preuves de ce qui est articulé contre moi».

Et le mis en cause d’interpeller les journalistes en leur demandant d’être plus exigeants «parce que vous faites partie de ceux qui construisent ce pays. Vous devez exigez que les gens vous apportent des preuves» de leurs affirmations car, regrette-t-il, «c’est comme ça que les talents ont été tués dans ce pays, parce que les journalistes n’ont pas exigé des accusateurs des preuves».

Dans son plaidoyer, Moustapha Naïté s’interroge: «à quoi bon sert de publier des accusations sans fondement ? Rien que pour entamer la crédibilité des honnêtes gens !».

Et l’orateur de conclure: «nous voulons construire la Guinée de demain. Soyons exigeants de nos leaders en demandant des preuves de ce qu’ils disent. N’acceptez pas que ce qu’il y a de noble dans notre patrimoine humain soit anéanti. N’acceptez pas cela. Que ceux qui accusent, apportent les preuves de leurs accusations. Parce que, en droit, c’est cela aussi. Pour le reste, comme le dit un grand politicien français: en politique, s’il n’ya pas de principe, ça devient un jeu de misérables». Rideau!

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